é que ce n'était rien et il en est tellement persuadé qu'il m'a fait quitter toutes mes médecines en me conseillant de reprendre ma vie ordinaire, ce qui me fait le plus grand plaisir, car j'ai cru que je périrais d'ennui dans les 15 jours que j'ai passés dans ma chambre; avec cela que le temps était comme par hasard d'une beauté remarquable pour la saison.
Mon bien cher, je vous écris tout simplement pour parler un peu de moi et vous rassurer sur ma santé, et je le répète encore, qui ne doit pas vous inquiéter du tout; quant à des nouvelles, il m'est impossible de vous en donner car vraiment je ne sais ce que devient le monde et ce que fait le genre humain hors de ma chambre. Des officiers, je n'en vois pas; les uns sont aux arrêts et les autres malades, et comme le médecin a défendu de fumer chez moi, ça contribue encore à diminuer le nombre des visiteurs: par contre Linsky vient presque tous les jours me voir; c'est vraiment un délicieux garçon mais il n'est pas commère, il m'est impossible de vous mettre pour cette fois au courant des cancans de Pétersbourg.
Mon cher frère, dans sa lettre sur papier satin, a l'air de se plaindre à vous de ce que je n'écris que tous les deux mois, je compte sur vous quand vous serez à Soulz pour leur expliquer que dans les derniers temps il m'était impossible d'en écrire davantage, eh pourquoi? La raison la voici; c'est que vous et papa étiez ensemble à Baden et quand je vous écrivais, je ne pouvais pas lui écrire à lui car je n'aurais su lui parler que de mon individu et de ma santé, tout ceci il pouvait le savoir par vous, ne connaissant pas une seule personne et n'ayant nul intérêt ici, je ne pouvais lui en parler.
Il paraît que le choléra n'est pas si fort en Italie que prétendent les journaux. Julie part demain pour s'y rendre car elle a encore reçu des lettres la semaine dernière dans lesquelles on lui annonce qu'il n'y a nul danger et qu'à Milan, l'état sanitaire y est excellent. Je pense que vous la verrez, elle doit s'arrêter quelque temps à Vienne, où je pense vous ne résisterez pas d'aller passer quelques semaines. C'est une vieille passion à vous et la chanson dit que l'on revient toujours à ses premiers amours.
A propos d'amour, j'aurais voulu que vous fussiez à Soulz en même temps que mes cousines de Bourgogne, qui sont de charmantes personnes, l'une d'elles a été mon ancienne passion et cela pour tout de bon et à un tel point que les parents ont voulu la mettre dans un couvent, mais ils se sont ravisés, l'ont mariée contre une espèce d'imbécile et ils ont beaucoup mieux fait.
En fait de cadeaux de vos voyages, voilà ce que je veux puisque vous me laissez choisir: c'est vous le plus tôt possible avec votre bonne humeur et surtout votre bonne santé dont il est question dans toutes les lettres de Madame Soukousanette, qui du reste a la berlue lorsqu'elle raconte que je n'aime pas sa belle sœur.
Vous voyez, mon très cher ami, que je vous tiens parole et que ma lettre est aussi insipide que je vous l'avais promis en commençant, et si je n'avais pas eu une envie démesurée de vous dire que je vous embrasse et vous aime du fond de mon cœur, certainement je ne vous aurais pas écrit.
Votre tout dévoué
d'Anthès
NB. Je vous écrirai dans quelques jours.
Петербург, 5 сент[ября] 1835
Итак, дорогой мой друг, я вполне выздоровел; остался лишь лёгкий кашель, он просто мешает мне, но не мучит. Доктор, который собирается уходить от меня, заверил, что это пустяк, причём он настолько убеждён в этом, что велел не принимать никаких лекарств и снова вести обычный образ жизни, чем я безмерно обрадован, потому как все эти две недели, проведённых в комнате, боялся помереть от скуки; погода, как нарочно, стояла чудесная для этой поры.
Бесценный мой, пишу я для того лишь, чтобы просто немного рассказать о себе и успокоить вас насчёт своего здоровья, и снова повторяю, что оно ничуть не должно вас тревожить; что же до новостей, тут я ничего сообщить не могу: я ведь совсем не знаю, что происходит в свете и что поделывает человеческий род за стенами моей комнаты. Офицеров я не вижу; одни под арестом, другие больны, вдобавок врач запретил курить у меня в комнате, и это тоже уменьшает число визитёров; зато Ленский навещает меня почти ежедневно; он поистине чудный малый, но не сплетник, так что на сей раз у меня нет для вас никаких петербургских слухов.
Мой дорогой брат в своём письме на атласной бумаге, похоже, жалуется вам, что я пишу не чаще, чем раз в два месяца; надеюсь на вас — когда будете в Сульце, объясните им, что у меня не было возможности писать чаще. Почему? Причина вот в чём: в Бадене вы были вместе с папой, и хотя вам я писал, писать ему не было смысла, ведь ему я мог рассказать только о себе да о своём здоровье, а он всё это мог узнать и от вас; здесь у него нет ни одного знакомого, ничто ему не любопытно, к чему же тогда расписывать.
Кажется, в Италии холера не столь свирепа, как утверждают газеты. Завтра Жюли едет туда, а на прошлой неделе она получила ещё письма, где ей сообщают, что никакой опасности нет, а в Милане превосходное санитарное состояние. Полагаю, вы встретитесь с нею, она, должно быть, некоторое время пробудет в Вене, да и вы, наверное, не устоите против желания провести там несколько недель. Это ведь давняя ваша пассия, а мы, как поётся в песне, всегда возвращаемся к первой любви.
Кстати о любви: хорошо бы, если бы вы оказались в Сульце в одно время с моими кузинами из Бургундии. Они прелестны, одною из них я был увлечён пылко, навсегда и столь страстно, что родители хотели отправить её в монастырь, но передумали, выдали за какого-то болвана и правильно сделали.
Относительно подарков из ваших странствий — вот чего мне хочется, раз вы позволяете выбирать: вас — как можно скорее, в хорошем настроении и, особенно, самочувствии, о котором во всех письмах справляется мадам Сухозанет[73], правда, она заблуждается, говоря, будто я не люблю её невестку[74].
Вот видите, драгоценный друг мой, я держу слово, и письмо моё пустое, как я и обещал в начале, но, не будь у меня огромного желания сказать, что я обнимаю и люблю вас всей душой, я, конечно, писать не стал бы.
Всецело преданный вам
Дантес
NB. Через несколько дней напишу снова.
Пушкин в это время собирался в Михайловское, куда и отправился через два дня, 7 сентября, намереваясь провести там всю осень, но уже 20 сентября выехал в Петербург. Екатерина Николаевна пишет в письме брату Дмитрию 1 ноября 1835 года: «Пушкин две недели тому назад вернулся из своего Псковского поместья, куда ездил работать и откуда приехал раньше, чем предполагал, потому что он рассчитывал пробыть там три месяца; это очень устроило бы их дела, тогда как теперь он ничего не сделал и эта зима будет для них не лёгкой». (Вокруг Пушкина. С. 228.)
XI
[sans date]
[il manque le début de la lettre]
[…]Le principal, c'était d'obtenir la permission du Roi de me donner votre nom, et comme vous ne luiavez jamais rien demandé, il vous accordera cette faveur, d'autant plus que vous vous contentez d'une récompense pour vos services qui ne lui coûtera rien, et il est rare de trouver des supérieurs, seraient-ils même princes, qui n'aiment à s'acquitter à ce prix des services qu'on leur a rendus.
La noce de notre ami Marchinko s'est terminée hier et a été célébrée à l'église de Malte. Sa femme est catholique. Il y avait foule pour voir la cérémonie; quant au marié, il a joué de malheur car au moment le plus pathétique de l'exorde du prêtre il a eu le talent d'exciter un rire général. Je ne sais si vous ignorez la formule du mariage, mais ordinairement le prêtre dit d'avance mot pour mot ce que vous devez dire vous-même, et il commence par votre nom de baptême, et malheureusement Marchinko s'appelle Jean. Vous allez voir le quiproquo que cela lui fit faire; quand le prêtre eut dit: "moi Jean", l'épouseur, sans lui donner le temps de le reprendre continue avec un timbre de voix et une fermetéà désoler tous ses amis: "moi, gentilhomme de la chambre de Sa M[ajesté] E[mpereur] de toutes les Russies et Roi de Pologne, je promets…" Enfin, le prêtre eut toutes les peines du monde à l'arrêter et à lui expliquer qu'il se trompait et que ce n'était pas de ses titres et grades que l'on voulait, mais tout simplement de son nom de baptême, et il le fit recommencer. Vous pouvez penser s'il en a été question en ville le soir même dans tous les salons, et les mauvaises langues prétendaient que c'était une grande délicatesse de sa part de se montrer dès le premier jour à sa femme tel qu'elle devait le conserver toujours; c'est-à-dire, bête et vain. Il n'y eut que la bonne Elisa (qui parle du nez plus que jamais) qui prit sa défense et qui déclara qu'un homme qui avait le coeur aussi sensible que Marchinko et aussi susceptible de fortes impressions devait naturellement perdre la tête en pareille occasion; quant à elle, qui ne perd jamais la sienne, elle revient d'un pèlerinage chez le Saint que l'Empereur a fait l'année dernière. Vous voyez qu'elle n'oublie jamais rien pour conserver les bonnes grâces de son Souverain et vraiment quand on suit cette femme et que l'on voit qu'elle ne peut faire une action sans qu'il y eut un but d'ambition et d'intrigue cela devient révoltant.
Le pauvre diable de Platonoff est dans un état depuis trois semaines qui fait de la peine, il est tellement amoureux de la petite princesse B. qu'il s'est renfermé chez lui, qu'il ne veut voir personne, pas même ses parents. Car il refuse sa porte à son frère et à sa sœur. Il prétexte une grande maladie: cette conduite m'étonne pour un garçon d'esprit, car il est amoureux comme on nous représente les héros des romans. Ceux-ci je les comprends parfaitement puisque il faut bien inventer quelque chose pour remplir les pages; mais pour un homme qui a du bon sens, c'est de la derni