Ives de Chartres – Святой Ив (Иво), епископ Шартрский (ок. 1040–1116), видный деятель Католической церкви, богослов, знаток канонического права, ярый сторонник грегорианской реформы, один из ярких протагонистов борьбы за инвеституру XI–XII вв. между папством и Священной Римской империей.
Honorius d’Autun – Гонорий Отенский, или Гонорий Августодунский (ок.1080 – ок.1150), средневековый богослов и философ. Вероятно, был учеником знаменитого Ансельма Кентерберийского, архиепископа Кентерберийского, повлиявшего на формирование его религиозных взглядов. Позднее переехал в Регенсбург, обосновался в ирландской бенедиктинской общине, где долгое время прожил в качестве отшельника.
Hildebert du Mans – Хильдеберт (Гильдеберт) Манский, он же Хильдеберт Турский, также известен как Хильдеберт де Лаварден (1056–1133, родился в местечке Лаварден), известный религиозный поэт и писатель средневековья, церковный деятель. С 1097 по 1125 гг. Хильдеберт был епископом в Ле Мане, впоследствии (1125–1133) вплоть до своей смерти являлся архиепископом Тура. Один из наиболее крупных поэтов Средневековья, писавших на латинском языке. Темами его сочинений выступали различные религиозные сюжеты.
Durand de Mende – Гийом (Вильгельм) Дуран, епископ Манда (ок.1230– 1296, умер в Риме), средневековый богослов, церковный и политический деятель, занимал различные посты в Римской курии, участвовал в борьбе гвельфов и гибеллинов в Романье.
131848 et le suffrage universel
Février 1848, une nouvelle révolte parisienne amène la République et le suffrage universel masculin. Alexis de Tocqueville raconte dans ses Souvenirs comment, le 23 avril 1848, il conduit ses paysans normands de son village de Tocqueville à Saint-Pierre-Eglise pour la première élection des députés à l’Assemblée législative de la Seconde République. Tocqueville a été élu député de la Manche par ses concitoyens, élection d’un notable. Les élections n’ont pas eu pour effet de renverser l’ordre établi.
« La population m’avait toujours été bienveillante, mais je la retrouvai cette fois affectueuse, et jamais je ne fus entouré de plus de respect que depuis que l’égalité brutale était affichée sur tous les murs. Nous devions aller voter ensemble au bourg de Saint-Pierre, éloigné d’une lieue de notre village. Le matin de l’élection, tous les électeurs, c’est-à-dire toute la population mâle au-dessus de 20 ans, se réunirent devant l’église. Tous ces hommes se mirent à la file deux par deux, suivant l’ordre alphabétique; je voulus marcher au rang que m’assignait mon nom, car je savais que dans [les] pays et dans les temps démocratiques, il faut se faire mettre à la tête du peuple et ne pas s’y mettre soi-même. Au bout de la longue file venaient sur des chevaux de bât ou dans des charrettes, des infirmes ou des malades qui avaient voulu nous suivre; nous ne laissions derrière nous que les enfants et les femmes; nous étions en tout cent soixante-dix. Arrivés au haut de la colline qui domine Tocqueville, on s’arrêta un moment; je sus qu’on désirait que je parlasse. Je grimpai donc sur le revers d’un fossé, on fit cercle autour de moi et je dis quelques mots que la circonstance m’inspira. Je rappelai à ces braves gens la gravité et l’importance de l’acte qu’ils allaient faire; je leur recommandai de ne point se laisser accoster ni détourner par les gens, qui, à notre arrivée au bourg, pourraient chercher à les tromper; mais de marcher sans se désunir et de rester ensemble, chacun à son rang, jusqu’à ce qu’on eût voté. « Que personne, dis-je, n’entre dans une maison pour prendre de la nourriture ou pour se sécher (il pleuvait ce jour-là) avant d’avoir accompli son devoir. » Ils crièrent qu’ainsi ils feraient et ainsi ils firent. Tous les votes furent donnés en même temps, et j’ai lieu de penser qu’ils le furent presque tous au même candidat.
Aussitôt après avoir voté moi-même, je leur dis adieu, et, montant en voiture, je partis pour Paris. »
Alexis de Tocqueville – граф Алексис де Токвиль (1805–1859), французский политический мыслитель, публицист, историк и государственный деятель. Аристократ, консервативный либерал, один из лидеров консервативной Партии порядка в годы Второй республики (1848–1851), министр иностранных дел Франции в 1849 г. Один из родоначальников социологии и политических наук. Автор знаменитых трудов «Демократия в Америке», «Старый порядок и революция».
141848, l’émergence du socialisme
Episode sanglant de la Révolution de 1848, les journées de juin ont révélé la naissance d’une nouvelle force, celle du monde ouvrier, sortie de la Révolution industrielle. Marx l’observa et parla de « Prolétariat ». Les idées socialistes en gestation depuis vingt ans se réveillent brutalement. Cette montée se traduit aussi par l’arrivée à la Chambre des députés socialistes promouvant une réforme sociale radicale, menaçant même la propriété privée. Pierre-Joseph Proudhon a été élu député de Paris à l’Assemblée lors d’élections partielles. Les « Journées de Juin » ont révélé de façon violente la question ouvrière. Le 31 juillet, Proudhon propose d’une manière audacieuse la mise en place d’un crédit gratuit pour réduire la misère sociale. Malmené par Adolphe Thiers à l’Assemblée, il répond en précisant sa pensée sur la nature économique de l’origine des inégalités, remettant implicitement en cause la propriété. La notion d’un « prolétariat » ayant son travail pour seule richesse est clairement affirmée.
« Citoyens représentants,
Vous êtes impatients, non pas de m’entendre, mais d’en finir. Le socialisme, depuis vingt ans, agite le peuple. Le socialisme a fait la Révolution de février: vos querelles parlementaires n’auraient pas ébranlé les masses. Le socialisme a figuré dans tous les actes de la révolution: au 17 mars, au 16 avril, au 15 mai. Le socialisme siégeait au Luxembourg, pendant que la politique se traitait à l’Hôtel-de-Ville. Les ateliers nationaux ont été la caricature du socialisme, mais, comme ils n’ont pas été de son fait, ils ne l’ont pas déshonoré: C’est le socialisme qui a servi de bannière à la dernière insurrection; ceux qui l’ont préparée et ceux qui l’exploitent avaient besoin, pour entraîner l’ouvrier, de cette grande cause.
C’est avec le socialisme que vous voulez en finir, en le forçant de s’expliquer à cette tribune. Moi aussi, je veux en finir. Et puisque vous m’avez garanti la liberté de la parole, il ne tiendra pas à moi que nous en finissions avec le socialisme, ou avec autre chose. (Rumeurs prolongées.)
J’avais écouté avec l’attention qu’elles méritaient les observations du comité des finances sur la proposition que j’ai eu l’honneur de vous soumettre. J’ai lu depuis, avec toute la diligence dont je suis capable, le rapport que vous avez entendu, mercredi dernier: et je déclare, qu’après cette lecture, je me crois plus fondé que jamais à insister sur l’adoption de mon projet. (…)
Pour moi, je suis de ceux qui prennent au sérieux cette révolution, et qui ont juré d’en poursuivre l’accomplissement. Vous m’excuserez donc, citoyens, si, pour expliquer ma proposition, je reprends les choses d’un peu haut; je serai d’ailleurs, dans ces prolégomènes, extrêmement bref.
En 93, si la mémoire ne me trompe, au moment des plus grands dangers de la République, un impôt du tiers fut frappé sur le revenu. Je ne vous dirai point comment fut établi cet impôt, comment il fut recueilli, ce qu’il rendit. Ce que je veux vous faire remarquer, et qui seul importe en ce moment, c’est qu’en 95, la propriété paya sa dette à la Révolution. A cette époque, où il s’agissait d’être ou de n’être pas, la propriété, chose rare, fit un sacrifice au salut public; ce souvenir lui est resté comme un des plus atroces de ces jours mémorables.
Depuis lors, depuis 56 ans, la propriété, je veux dire le revenu net, n’a contribué en rien à la chose publique. L’impôt, établi sur le principe de la proportionnalité, la seule base possible, a pesé constamment, de tout son poids, sur le travail; le travail seul, je le répète à dessein, afin que l’on me contredise, le travail seul paie l’impôt, comme il produit seul la richesse.
La Révolution de 1848 est arrivée. Ses dangers, ses angoisses, pour être d’une nature toute différente, ne sont pas moindres que ceux de 93: il s’agit donc de savoir si la propriété, si le revenu net, en tant qu’il se spécialise et se sépare du produit brut, veut faire, pour cette Révolution, quelque chose ! En 93, la Révolution combattait contre le despotisme et contre l’étranger; en 1848, la Révolution a pour ennemis le paupérisme, la division du peuple en deux catégories, ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas. L’objet de la Révolution de février s’est formulé tour à tour de différentes manières: extinction du paupérisme, organisation du travail, accord du travail et du capital, émancipation du prolétariat; tout récemment Droit au travail ou garantie du travail. Celle formule du droit au travail ou de la garantie du travail, est celle que vous avez adoptée dans votre projet de constitution, articles 2,7 et 152, et que vous maintiendrez, je n’en doute pas. (Bruit.) (…) »
Pierre-Joseph Proudhon – Пьер-Жозеф Прудон (1809–1865), французский политический философ, политический деятель и экономист, идеолог анархизма. После Февральской революции 1848 г. недолгое время был членом французского парламента. Признан одним из наиболее влиятельных теоретиков анархизма.
« Journées de Juin » – восстание парижских рабочих 22-26 июня 1848 г., спровоцированное закрытием «национальных мастерских», организованных в марте 1848 г. государством c целью предоставить оплачиваемую государством работу безработным парижанам.
Adolphe Thiers – Луи Адольф Тьер (1797–1877), крупный французский политический деятель и знаменитый историк романтической школы периода Реставрации, автор многотомных трудов по истории Французской революции, Консульства и Империи. В годы Июльской монархии (1830–1848) неоднократно занимал различные министерские посты, дважды становился премьер-министром Франци