Франция с 1789 года до наших дней. Сборник документов (составитель Паскаль Коши). La France contemporaine, de 1789 a nos jours. Recueil de documents (par Pascal Cauchy) — страница 11 из 35

и. Один из «отцов-основателей» Третьей республики во Франции, ее первый президент.

Révolution f de février – Революция 1848 г. во Франции. 22–25 февраля 1848 г. в Париже произошло народное восстание, король Луи-Филипп Орлеанский отрекся от престола, была провозглашена Вторая республика и образовано Временное правительство.

17 mars – массовая демонстрация в Париже. Демократы опасались влияния консерваторов на крестьян, составлявших большинство населения Франции, и требовали перенести выборы в Законодательное собрание с 9 апреля на 31 мая, чтобы за это время организовать свою пропаганду. Временное правительство перенесло выборы на 23 апреля.

16 avril – неудавшаяся попытка организовать массовую демонстрацию в Париже с требованием отсрочить выборы в Законодательное собрание.

15 mai – массовая демонстрация в Париже в поддержку борцов за независимость Польши и против нового состава правительства.

Le socialisme siégeait au Luxembourg, pendant que la politique se traitait à l’Hôtel-de-Ville – le Luxembourg – Люксембургский дворец, здесь с 1 марта до 16 мая 1848 г. заседала Люксембургская комиссия – правительственная комиссия, созданная под давлением рабочих 28 февраля 1848 г. сразу после Февральской революции 1848 г. Комиссия изучала способы уничтожить эксплуатацию трудящихся, французские рабочие требовали скорейшего разрешения социального вопроса.

l’Hôtel-de-Ville – городская Ратуша. После Февральской революции 1848 г. в Ратуше заседало новое правительство, здесь же, с балкона Ратуши, Альфонс де Ламартин провозгласил Республику в феврале 1848 г.

un impôt du tiers fut frappé sur le revenu – В марте 1848 г. ввиду финансового кризиса правительство приняло решение увеличить на 45% все прямые налоги. Прудон ищет прецеденты этому решению в истории революции XVIII в.

en 95 – в 1795 году.

15Le coup d’Etat du 2 décembre 1851

Elu président de la République au suffrage universel pour quatre ans non renouvelable en 1848, Louis-Napoléon Bonaparte compte sur sa popularité pour se maintenir à la tête de l’Etat au-delà de son mandat. L‘Assemblée lui ayant refusé toute modification de la loi électorale, il décide de procéder à un coup de force, en suspendant la Constitution, en dissolvant l’Assemblée et en organisant un plébiscite sur le projet d’une présidence à vie. De nombreux opposants sont arrêtés, il y a quelques soulèvements à Paris et en province mais la population ne suit pas. Un an plus tard le « Prince-Président » devient « Empereur des Français » à la faveur d’un nouveau plébiscite en 1852.

Texte d’une des affiches placardées à Paris le matin du coup d’Etat
« Au nom du Peuple français,
le Président de la République décrète:

Art. 1ier L’Assemblée nationale est dissoute

Art. 2 Le suffrage universel est rétabli. La loi du 31 mai est abrogée.

Art. 3 Le peuple français est convoqué dans ses comices à partir du 14 décembre jusqu’au 21 décembre suivant.

Art. 4 L’état de siège est décrété dans l’étendue de la 1ière division militaire.

Art. 5 Le ministre de l’intérieur est chargé de l’exécution du présent décret.

Fait au palais de l’Élysée, le 2 décembre 1851.

Louis-NAPOLÉON BONAPARTE.

Le ministre de l’Intérieur, DE MORNY. »

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Assemblée f – Национальное собрание, французский парламент.

Loi f du 31 mai – избирательный закон 31 мая 1850 г. ограничивал избирательное право цензом оседлости (3 года проживания в одной и той же коммуне), что автоматически лишало права голоса большую часть рабочих, вынужденных постоянно менять место жительства в поисках работы. В результате число избирателей сократилось приблизительно на 1/3. Этот закон, принятый в период президентства Луи-Наполеона Бонапарта, носил реакционный характер и был крайне непопулярен во французском обществе.

IIILa guerre franco-prussienne. Les débuts de la IIIe République

16Le Paris d’Haussmann vu par Émile Zola dans la Curée, 1871

Au milieu du XIXe siècle, alors que la Révolution industrielle bouleverse le paysage urbain européen, Paris offre un visage presque inchangé depuis le premier Empire. Quelques aménagements sous le Roi Louis-Philippe ont facilité la circulation rive droite, mais aucun projet de grande ampleur n’a été entrepris. L’arrivée au pouvoir de Napoléon III rend possible une transformation générale du paysage parisien. La volonté politique et l’ambition réformatrice de l’Empereur trouvent l’homme de la situation avec le baron Georges Haussmann. Nouvelles percées, construction d’immeubles modernes, embellissement des bâtiments officiels et création de parcs métamorphosent la capitale pour plus d’un siècle. Mais la mutation ne va pas sans conséquences en particulier sociales. Malgré le souhait du pouvoir d’améliorer le sort du monde ouvrier, le nouvel urbanisme chasse les plus pauvres vers les périphéries ou les concentre dans des quartiers restés insalubres. De plus, une odeur « d’affairisme » plane sur l’immense chantier. Avec la chute de l’Empire, Haussmann est remercié, les travaux peinent à se poursuivre, le ressentiment accumulé dans le monde ouvrier explose lors de la Commune en 1871.


« (…) Saccard, depuis longtemps, avait étudié ces trois réseaux de rues et de boulevards, dont il s’était oublié à exposer assez exactement le plan devant Angèle. Quand cette dernière mourut, il ne fut pas fâché qu’elle emportât dans la terre ses bavardages des buttes Montmartre. Là était sa fortune, dans ces fameuses entailles que sa main avait faites au cœur de Paris, et il entendait ne partager son idée avec personne, sachant qu’au jour du butin il y aurait bien assez de corbeaux planant au-dessus de la ville éventrée. Son premier plan était d’acquérir à bon compte quelque immeuble, qu’il saurait à l’avance condamné à une expropriation prochaine, et de réaliser un gros bénéfice, en obtenant une forte indemnité. Il se serait peut-être décidé à tenter l’aventure sans un sou, à acheter l’immeuble à crédit pour ne toucher ensuite qu’une différence, comme à la Bourse, lorsqu’il se remaria, moyennant cette prime de deux cent mille francs qui fixa et agrandit son plan. Maintenant, ses calculs étaient faits: il achetait à sa femme, sous le nom d’un intermédiaire, sans paraître aucunement, la maison de la rue de la Pépinière, et triplait sa mise de fonds, grâce à sa science acquise dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, et à ses bons rapports avec certains personnages influents. S’il avait tressailli, lorsque la tante Élisabeth lui avait indiqué l’endroit où se trouvait la maison, c’est qu’elle était située au beau milieu du tracé d’une voie dont on ne causait encore que dans le cabinet du préfet de la Seine. Cette voie, le boulevard Malesherbes l’emportait tout entière. C’était un ancien projet de Napoléon Ier, qu’on songeait à mettre à exécution, « pour donner, disaient les gens graves, un débouché normal à des quartiers perdus derrière un dédale de rues étroites, sur les escarpements des coteaux qui limitaient Paris ». Cette phrase officielle n’avouait naturellement pas l’intérêt que l’Empire avait à la danse des écus, à ces déblais et à ces remblais formidables qui tenaient les ouvriers en haleine. Saccard s’était permis, un jour, de consulter, chez le préfet, ce fameux plan de Paris sur lequel « une main auguste » avait tracé à l’encre rouge les principales voies du deuxième réseau. Ces sanglants traits de plume entaillaient Paris plus profondément encore que la main de l’agent voyer. Le boulevard Malesherbes, qui abattait des hôtels superbes, dans les rues d’Anjou et de la Ville-l’Évêque, et qui nécessitait des travaux de terrassement considérables, devait être troué un des premiers. Quand Saccard alla visiter l’immeuble de la rue de la Pépinière, il songea à cette soirée d’automne, à ce dîner qu’il avait fait avec Angèle sur les buttes Montmartre, et pendant lequel il était tombé, au soleil couchant, une pluie si drue de louis d’or sur le quartier de la Madeleine. Il sourit; il pensa que le nuage radieux avait crevé chez lui, dans sa cour, et qu’il allait ramasser les pièces de vingt francs.

(…) Et la grande joie de la chambre des enfants était encore le vaste horizon. Des autres fenêtres de l’hôtel, on ne voyait, en face de soi, que des murs noirs, à quelques pieds. Mais, de celle-ci, on apercevait tout ce bout de Seine, tout ce bout de Paris qui s’étend de la Cité au pont de Bercy, plat et immense, et qui ressemble à quelque originale cité de Hollande. En bas, sur le quai de Béthune, il y avait des baraques de bois à moitié effondrées, des entassements de poutres et de toits crevés, parmi lesquels les enfants s’amusaient souvent à regarder courir des rats énormes, qu’elles redoutaient vaguement de voir grimper le long des hautes murailles. Mais, au-delà, l’enchantement commençait. L’estacade, étageant ses madriers, ses contreforts de cathédrale gothique, et le pont de Constantine, léger, se balançant comme une dentelle sous les pieds des passants, se coupaient à angle droit, paraissaient barrer et retenir la masse énorme de la rivière. En face, les arbres de la Halle aux vins, et plus loin les massifs du Jardin des Plantes, verdissaient, s’étalaient jusqu’à l’horizon: tandis que, de l’autre côté de l’eau, le quai Henri-IV et le quai de la Rapée alignaient leurs constructions basses et inégales, leur rangée de maisons qui, de haut, ressemblaient aux petites maisons de bois et de carton que les gamines avaient dans des boîtes. Au fond, à droite, le toit ardoisé de la Salpêtrière bleuissait au-dessus des arbres. Puis, au milieu, descendant jusqu’à la Seine, les larges berges pavées faisaient deux longues routes grises que tachait çà et là la marbrure d’une file de tonneaux, d’un chariot attelé, d’un bateau de bois ou de charbon vidé à terre. Mais l’âme de tout cela, l’âme qui emplissait le paysage, c’était la Seine, la rivière vivante; elle venait de loin, du bord vague et tremblant de l’horizon, elle sortait de là-bas, du rêve, pour couler droit aux enfants, dans sa majesté tranquille, dans son gonf