Франция с 1789 года до наших дней. Сборник документов (составитель Паскаль Коши). La France contemporaine, de 1789 a nos jours. Recueil de documents (par Pascal Cauchy) — страница 14 из 35

L’unité politique, telle que la veut Paris, c’est l’association volontaire de toutes les initiatives locales, le concours spontané et libre de toutes les énergies individuelles en vue d’un but commun, le bien-être, la liberté et la sécurité de tous.

La Révolution communale, commencée par l’initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique.

C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la patrie ses malheurs et ses désastres.

Que cette chère et grande patrie, trompée par les mensonges et les calomnies, se rassure donc.

La lutte engagée entre Paris et les Versaillais est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires: l’issue n’en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la garde nationale, restera à l’idée et au droit.

Nous en appelons à la France !

Avertie que Paris en armes possède autant de calme que de bravoure; qu’il soutient l’ordre avec autant d’énergie que d’enthousiasme; qu’il se sacrifie avec autant de raison que d’héroïsme; qu’il ne s’est armé que par dévouement pour la liberté et la gloire de tous, que la France fasse cesser ce sanglant conflit !

C’est à la France à désarmer Versailles par la manifestation solennelle de son irrésistible volonté.

Appelée à bénéficier de nos conquêtes, qu’elle se déclare solidaire de nos efforts; qu’elle soit notre alliée dans ce combat qui ne peut finir que par le triomphe de l’idée communale ou par la ruine de Paris !

Quant à nous, citoyens de Paris, nous avons la mission d’accomplir la révolution moderne, la plus large et la plus féconde de toutes celles qui ont illuminé l’histoire.

Nous avons le devoir de lutter et de vaincre !

Paris, le 19 avril 1871.

La Commune de Paris. »

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Fête f de la Fédération – праздник Федерации был впервые проведен в Париже на Марсовом поле 14 июля 1790 г. в память годовщины взятия Бастилии.

« Proclamation du Comité de salut public de la Commune de Paris », le 22 mai 1871

Texte publié dans la dernière livraison du Journal officiel de la Commune du 24 mai 1871

« Citoyens,

La porte de Saint-Cloud, assiégée de quatre côtés à la fois par les feux du Mont-Valérien, de la Butte de Mortemart, des Moulineaux et du fort d’Issy, que la trahison a livré; la porte de Saint-Cloud a été forcée par les Versaillais, qui se sont répandus sur une partie du territoire parisien.

Ce revers, loin de vous abattre, doit être un stimulant énergique. Le Peuple qui détrône les rois, qui détruit les Bastilles; le Peuple de 89 et de 93, le Peuple de la Révolution ne peut perdre en un jour le fruit de l’émancipation du 18 mars.

Parisiens, la lutte engagée ne saurait être désertée par personne; car c’est la lutte de l’avenir contre le passé, de la Liberté contre le despotisme, de l’Egalité contre le monopole, de la Fraternité contre la servitude, de la solidarité des peuples contre l’égoïsme des oppresseurs.

AUX ARMES !

Donc, AUX ARMES ! que Paris se hérisse de barricades, et que, derrière ces remparts improvisés, il jette encore à ses ennemis son cri de guerre, cri d’orgueil, cri de défi, mais aussi cri de victoire; car Paris, avec ses barricades est inexpugnable.

Que les rues soient dépavées: tout d’abord, parce que les projectiles ennemis, tombant sur la terre, sont moins dangereux; ensuite, parce que ces pavés, nouveaux moyens de défense, devront être accumulés, de distance en distance, sur les balcons des étages supérieurs des maisons.

Que le Paris révolutionnaire, le Paris des grands jours fasse son devoir; la Commune et le Comité de salut public feront le jour.

Le Comité de salut public.

ANT. ARNAUD, E. EUDES, F. GAMBON, G. RANVIER.

Hôtel de ville, le 2 prairial an 79. »

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Comité m de salut public de la Commune de Paris – Комитет общественного спасения Парижской коммуны. Исполнительный орган Совета Коммуны назвали Комитетом общественного спасения в память о созданном в 1793 г. Комитете общественного спасения Национального конвента.

Émancipation f du 18 mars – 18 марта 1871 г. началась Парижская коммуна.

Antoine Arnaud – Арман Антуан Жюль Арно (1831–1885), участник Парижской коммуны, революционер-бланкист, активный член Первого Интернационала. Являлся секретарем Парижской коммуны, а также членом Комиссии внешних сношений и Комитета общественного спасения. После поражения Парижской коммуны эмигрировал в Англию.

Emile Eudes – Эмиль Франсуа Дезире Эд, известный как генерал Эд (1843– 1888), бланкист, член Центрального комитета и генерал Парижской коммуны. Будучи приговорен к смертной казни версальцами, укрылся в Англии. После амнистии 1880 г. вернулся во Францию.

Ferdinand Gambon – Шарль Фердинанд Гамбон (1820–1887), революционер, демократ-социалист, член Первого Интернационала, Учредительного собрания 1848–1849 гг. и Законодательного собрания 1849–1851 гг., представитель демократов-социалистов (монтаньяр) в те годы. Позднее стал сближаться с анархизмом. Считается заметной фигурой в истории французского республиканизма XIX в. Член совета Парижской коммуны 1871 г. После ее поражения, как и многие другие, эмигрировал. Вернулся во Францию по амнистии 1880 г. В 1882–1885 гг. являлся членом палаты депутатов.

Gabriel Ranvier – Габриель Ранвье (1828–1879), революционер, бланкист, один из видных участников Парижской коммуны 1871 г.

le 2 prairial an 79 – 5 апреля 1871 г. Prairial – прериаль (от фр. prairie – луг), девятый месяц (20/21 мая – 18/19 июня) французского республиканского календаря, введенного во Франции во время Французской революции декретом Национального конвента (5 октября 1793 г.), применялся с 6 октября 1793 г. (15 вандемьера II года Республики). Отсчёт лет начинался с 22 сентября 1792 г. (1 вандемьера), первого дня Первой республики во Франции. Первый год революции был объявлен началом новой эры. Наполеон отменил этот календарь, действовавший до 1 января 1806 г. Республиканский календарь был восстановлен во время Парижской коммуны и действовал с 18 марта по 28 мая 1871 г.

201871. La Restauration monarchique á l’ordre du jour

Le 4 septembre 1870, la défaite de Sedan a fait tomber l’Empire. La République proclamée à Paris par quelques députés n’a pas d’autre légitimité que l’acclamation de la foule. La guerre se poursuit sans espoir de victoire jusqu’au 28 janvier 1871, date d’un armistice. Des élections législatives envoient une majorité des députés monarchistes et conservateurs à la Chambre des députés. A Paris, c’est la Commune. En juin 1871, la question de la nature institutionnelle du régime n’est pas tranchée. Adolphe Thiers, ancien ministre du Roi Louis-Philippe, assure la direction du pouvoir exécutif sans déclarer ses intentions. Le retour à une monarchie parlementaire a les faveurs de l’opinion et des élites. Mais rien n’est possible sans un accord entre les deux branches de la famille royale ayant régné. D’un côté, le petit fils de Charles X, Henri, comte de Chambord, sans enfant, est le candidat de la légitimité dynastique. De l’autre, Philippe d’Orléans, comte de Paris, petit-fils du Roi Louis-Philippe 1er, a pour lui l’héritage politique de la monarchie parlementaire et le drapeau tricolore. Henri V, comte de Chambord, rentre d’exil. Il publie un manifeste qui précise les conditions de son retour sur le trône de France; le légitimisme fidèle au drapeau blanc de la monarchie est né. Faute d’accord, le temps passe et les élections suivantes érodent les chances monarchistes, pourtant garanties par l’élection pour sept ans d’un président acquis à la cause royale. En 1877, une nouvelle majorité républicaine ouvre une crise institutionnelle et pousse à la démission le maréchal de Mac-Mahon, président de la République. A partir de ce moment, le parti républicain ouvre une période de conquête des esprits pour tenter de rendre irréversible un régime aux origines laborieuses.

« Manifeste du Comte de Chambord », publié dans le journal l’Union

« Français,

Je suis au milieu de vous.

Vous m’avez ouvert les portes de la France et je n’ai pas pu me refuser le bonheur de revoir ma patrie.

Mais je ne veux pas donner, par une présence prolongée, de nouveaux prétextes à l’agitation des esprits si troublés en ce moment.

Je quitte donc Chambord que vous m’avez donné et dont j’ai porté le nom avec fierté depuis quarante ans, sur les chemins de l’exil.

En m’en éloignant, je tiens à vous le dire, je ne me sépare pas de vous, la France sait que je lui appartiens.

Je ne puis décliner que le droit monarchique est le patrimoine de la nation, ni décliner les devoirs qu’il impose envers elle.

Ces devoirs, je les remplirai, croyez-en ma parole d’honnête homme et de Roi.

Dieu aidant, nous fonderons ensemble et quand vous le voudrez, sur les larges assises de la décentralisation administrative et des franchises locales, un gouvernement conforme aux besoins réels du pays.

Nous donnerons pour garanties à ces libertés publiques auxquelles tout peuple chrétien a droit, le suffrage universel, honnêtement pratiqué, et le contrôle des deux chambres, et nous reprendrons en lui restituant son caractère véritable, le mouvement national de la fin du dernier siècle.

Une minorité révoltée contre les vœux du pays en a fait le point de départ d’une période de démoralisation par le mensonge et de désorganisation par la violence.

Ses criminels attentats ont imposé la révolution à un pays qui ne demandait que des réformes et l’ont dès lors poussée vers l’abîme où hier elle eût péri, sans l’héroïque effort de notre armée.