ndiale dont elle peine à trouver la sortie. Les tensions politiques apparaissent au grand jour à la lumière de scandales à répétition. Le régime parlementaire semble fragile et menacé. A gauche, socialistes et communistes tentent une alliance pour aller aux élections. Il faut encore rassurer les radicaux, très soupçonneux à l’encontre d’un PCF dont Maurice Thorez vient de prendre la tête. Celui-ci multiplie les déclarations appelant à l’unité, passant sous silence l’intention révolutionnaire. Ce « Front populaire » électoral doit permettre l’arrivée d’une majorité de gauche à la Chambre des députés. Les trois partis obtiendront cette majorité. Le Parti communiste, comme convenu, ne participera pas au gouvernement mais restera loyal à ses alliés socialistes et radicaux.
« (…) Le Parti communiste s’honore de n’obéir qu’à une préoccupation exclusive: servir la cause du peuple. Le Parti communiste s’honore de ne connaître qu’un seul mot d’ordre: « unir ».
Nous avons travaillé avec passion à l’unité de la classe ouvrière, proposant et faisant heureusement accepter le pacte d’unité d’action qui nous lie à nos frères socialistes et nous conduit au parti unique de la classe ouvrière. Nous avons soutenu les efforts des syndicats et des militants unitaires et confédérés qui ont abouti à la reconstitution d’une seule CGT.
Nous avons œuvré à l’unité entre les travailleurs des villes et des champs, entre les travailleurs manuels et intellectuels. Nous sommes heureux d’avoir propagé l’idée du Front populaire du travail, de la liberté et de la paix et de collaborer loyalement à une action commune avec les radicaux, les républicains el les démocrates. Nous avons travaillé à l’union de la jeunesse de France.
Pour la réconciliation du peuple de France.
Et maintenant nous travaillons à l’union de la nation française contre les 200 familles et leurs mercenaires. Nous travaillons à la véritable réconciliation du peuple de France.
Nous te tendons la main, catholique, ouvrier, employé, artisan, paysan, nous qui sommes des laïques parce que tu es notre frère et que tu es comme nous accablé par les mêmes soucis.
Nous te tendons la main, volontaire national, ancien combattant devenu croix de feu parce que tu es un fils de notre peuple, que tu souffres comme nous du désordre et de la corruption, parce que tu veux comme nous éviter que le pays ne glisse à la ruine et à la catastrophe.
Nous sommes le Grand Parti communiste, aux militants dévoués et pauvres, dont les noms n’ont jamais été mêlés à aucun scandale et que la corruption ne peut atteindre. Nous sommes les partisans du plus pur et du plus noble idéal que puissent se proposer les hommes.
Nous communistes, qui avons réconcilié le drapeau tricolore de nos pères et le drapeau rouge de nos espérances, nous vous appelons tous, ouvriers, paysans et intellectuels, jeunes et vieux, hommes et femmes, vous tous, peuple de France, à lutter avec nous et à vous prononcer le 26 avril.
Pour le bien-être, contre la misère, pour la liberté. Contre l’esclavage, pour la paix, contre la guerre. Nous vous appelons avec confiance à voter communiste. A voter pour la France forte, libre et heureuse que veulent et que feront les communistes ! »
Maurice Thorez
Maurice Thorez – Морис Торез (1900–1964), государственный и политический деятель, руководитель французского и международного рабочего и коммунистического движения, генеральный секретарь Французской коммунистической партии в 1930–1964 гг.
Front m populaire – Народный фронт, коалиция левых политических партий и движений, в том числе Французской коммунистической партии (ФКП), Французской социалистической партии – секции Рабочего Интернационала (СФИО) и Партии республиканцев, радикалов и радикал-социалистов, находившаяся у власти во Франции в 1936–1937 гг. Она выиграла парламентские выборы в мае 1936 г. и сформировала первое правительство, которое возглавил представитель СФИО Леон Блюм в составе исключительно членов СФИО и радикал-социалистов.
Confédération f générale du travail (CGT) – Всеобщая конфедерация труда (ВКТ), крупнейшее французское профсоюзное объединение, созданное в 1895 г. При формировании коалиции Народного фронта в 1936 г. после слияния с Унитарной всеобщей конфедерацией труда (УВКТ) попало под контроль коммунистов.
VILa Seconde Guerre mondiale
35L’Armistice de juin 1940
La guerre a été déclarée à l’Allemagne le 1er septembre 1939. Mais les combats ne commencent à l’ouest que le 10 mai 1940 dans les Ardennes. En trois semaines, les forces allemandes réussirent à envahir la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France. Directement menacée par l’occupation des ports de la Mer du Nord, la Grande Bretagne rapatrie son corps expéditionnaire à Dunkerque. L’essentiel de l’armée française est prise dans une nasse en Flandres. L’offensive allemande de juin vers le sud ne rencontre qu’une faible résistance. Les civils français et belges qui fuient les combats sont mitraillés sur les routes, c’est « l’exode ». Le gouvernement quitte Paris, bientôt occupé, pour Tours, puis Bordeaux. Churchill tente en vain de persuader les Français de rester dans la guerre. L’Italie déclare la guerre à la France mais ses armées sont arrêtées sur les Alpes. Maigre consolation car les troupes allemandes arrivent aux portes de Grenoble. Presque tout le pays est envahi. Le 16 juin, le président de la République Albert Lebrun accepte la démission de Reynaud, partisan de la poursuite de la guerre, et accepte la nomination d’un gouvernement Pétain, favorable à des négociations.
« Français !
A l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l’affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec moi, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces heures, pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n’écouter que leur foi dans le destin de la patrie. »
Armistice m de juin 1940 – речь идет о франко-германском перемирии 22 июня 1940 г., подписанном в Компьене (так называемое «второе Компьенское перемирие»). Согласно его условиям, две трети страны, включая Париж, были оккупированы Германией. Южная часть Франции («свободная зона») и колонии не подвергались оккупации и контролировались правительством маршала Петена. Французские армия и флот разоружались и демобилизовывались. Франция должна была выплачивать огромные оккупационные платежи в размере 400 млн. франков (с ноября 1942 г. – 500 млн. франков) ежедневно.
«l’exode» m – « исход», зд. массовое и беспорядочное бегство гражданского населения Франции на юг страны, подальше от театров военных действий, по мере продвижения в мае-июне 1940 г. с северо-востока нацистских армий.
Reynaud – Поль Рейно (1878–1966), французский политический и государственный деятель, один из руководителей межвоенной правоцентристской партии Демократический альянс, предпоследний председатель Совета министров Третьей республики (21 марта – 16 июня 1940). Летом 1940 г., после поражения Франции, отказался от участия в подписании сепаратного перемирия с нацистской Германией и ушел в отставку под давлением пораженцев во главе с маршалом Петеном.
Pétain – Анри Филипп Бенони Омер Жозеф Петен (1856–1951), военный и государственный деятель, маршал Франции с 1918 г., герой Первой мировой войны. С мая 1917 г. главнокомандующий французской армией. В ходе событий мая-июня 1940 г., приведших к военному поражению Франции, выступал за немедленное прекращение войны и заключение перемирия с Германией. Возглавив 16 июня 1940 г. последнее правительство Третьей республики, добился подписания 22 июня франко-германского перемирия. 10 июля 1940 г. собравшиеся в Виши депутаты парламента фактически наделили Петена диктаторскими полномочиями, что привело к падению Третьей республики и установлению авторитарного режима фашистского типа (1940–1944) – режима Виши.
36Discours de Charles de Gaulle, le 18 juin 1940
Charles de Gaulle, membre du gouvernement de Paul Reynaud, est à Londres au moment de la démission de celui-ci. Son nom ne figure pas dans la liste proposée par le maréchal Pétain au président de la République pour former le nouveau gouvernement à Bordeaux. A Londres, il fait un acte politique en prenant la parole à la radio contre la déclaration de Pétain du 17 juin annonçant son intention de prendre contact avec l’ennemi pour entamer des discussions en vue de la cessation des combats. Soutenu par Churchill, il s’engage ainsi dans la voie de la sécession et de la « Résistance ». Le discours du 18 juin ne fut pas enregistré, c’est donc un texte de seconde main qui sera publié en août 1940.