Français, l’heure est venue. Voici le grand combat. Il n’y a plus à fuir, « vous êtes embarqués ». Venez rejoindre nos rangs. Faites le don de vous-même. Apporteznous votre aide, votre argent, votre maison, votre vie. Dans cette lutte nous sommes tous solidaires. La désertion est impossible. (…) »
INDOMITUS
Mouvement m de Libération nationale (MLN) – название «Движение национального освобождения» (МЛН) принадлежит двум группировкам Сопротивления. Одна из них была создана в 1940 г. Анри Френеем и в 1941 г. переименована в «Комба» («Борьба»). Другая организация появилась в начале 1944 г. по инициативе Ф. Вианнэ и Кл. Бурде, включив в себя Объединенные движения Сопротивления (МЮР) и группы Сопротивления в северной зоне оккупации, в первую очередь такие, как «Защита Франции», «Сопротивление», «Лотарингия». «Комба» продолжала действовать самостоятельно. Образование МЛН произошло после создания Национального совета Сопротивления (май 1943), осуществленного Ж. Муленом по решению генерала де Голля, и означало углубление процесса объединения национальных группировок Сопротивления.
Philippe Viannay – Филипп Вианнэ (1917–1986), активный участник движения Сопротивления и журналист, руководитель подпольной группировки «Защита Франции» и одноименной газеты, которая будет выходить после Освобождения (с 1944 г.) под названием «Франс-Суар».
406 juin 1944, le Débarquement en Normandie
Le 6 juin 1944, Les Alliés Anglo-américains font débarquer 150 000 hommes sur les plages de Normandie entre l’estuaire de la Seine et le Cotentin. Ce débarquement est le prélude à l’ouverture d’un front occidental. La bataille de Normandie s’achève le 19 août. Entre temps, un second débarquement a lieu en Provence le 15, annonçant la libération de l’essentiel du territoire français.
« Londres: Le général Eisenhower, commandant suprême des forces alliées basées en Grande-Bretagne, a adressé aux troupes d’assaut, avant leur embarquement, l’ordre du jour suivant:
« Vous êtes sur le point d’embarquer pour accomplir la grande croisade pour laquelle nous avons lutté jusqu’ici. Les yeux du monde sont fixés sur vous. L’espoir de tous les peuples épris de liberté repose sur vous, ainsi que sur nos braves alliés et sur tous vos frères d’armes combattant sur les divers théâtres d’opération. Vous anéantirez la machine de guerre allemande, vous libérerez de la tyrannie nazie les peuples opprimés d’Europe et vous assurerez votre propre sécurité dans un monde libre.
Votre tâche ne sera pas facile. L’ennemi est bien équipé et ardent au combat. Il luttera farouchement. Mais la roue a tourné. Tous les hommes libres du monde marchent ensemble vers la victoire. »
un second débarquement a lieu en Provence le 15 – речь идет об операции союзников под названием «Драгун» 15 августа 1944 г., в ходе которой войска антигитлеровской коалиции вторглись на юг Франции между Тулоном и Каннами. К моменту завершения операции 14 сентября в Южной Франции высадились американские и французские вооруженные силы численностью в 21 дивизию. Известие о высадке союзников в районе Марселя в середине августа послужило сигналом к национальному восстанию, быстро охватившему 40 из 90 департаментов Франции.
VIIL’histoire politique de la ive République
41De la IIIe à la IVe République, vu par André Siegfried
Une nouvelle constitution est adoptée difficilement en 1946. La IVe République est vite baptisée « la mal aimée ». Régime d’Assemblée, elle est marquée par l’instabilité gouvernementale. Elle doit, en outre, affronter à l’extérieur les débuts de la Guerre froide et les conflits coloniaux. A l’intérieur, elle est prise en étau par les communistes, exclus du pouvoir, et les gaullistes qui refusent le « régime des partis ». Pourtant, elle assume la reconstruction du pays et sa modernisation rapide. Enfin, sous ce régime, la France est l’un des fondateurs du projet européen qui passe par la réconciliation avec les ennemis de la veille (l’Allemagne de l’Ouest et l’Italie).
André Siegfried, un des pères de la science politique française, analyse ce régime dans la continuité du précédent républicain et de celui de l’Etat français (« Vichy »).
« Le nouvel ouvrage d’André Siegfried se présente comme la suite d’un petit volume publié il y a vingt-cinq ans, dans les Ecrits de Grasset, le Tableau des partis en France: c’est un classique de notre science politique et il était demeuré nécessaire d’y recourir pour éclairer un certain nombre d’aspects de la IVe République. Mais, avec ce dernier livre, le lecteur qui voudra saisir rapidement les enchaînements des deux dernières Républiques trouvera, « tout en un », les trois régimes sous lesquels la France a successivement vécu depuis 1875. « La IIIe » née en même temps que Siegfried et dont il ramasse les traits essentiels en une soixantaine de pages, « Vichy et la Résistance » (50 pages), « La IVe » (125 pages).
On sait comment Siegfried excelle à observer avec intelligence et impartialité, décrire avec clarté, comparer avec humour. Mais on aurait tort de se laisser prendre aux apparences d’un certain détachement et d’une plume volontairement discrète: il ne faut pas voir seulement le photographe qui sait bien choisir ses angles de prises de vues, mais aussi le peintre qui apprécie le modèle tout en sachant contenir sa sympathie. Les formules abondent, qu’il s’agisse du « rôle intermédiaire statutaire » que revendique le Parlement pour éviter les « courts-circuits (bonapartistes) entre l’exécutif et le peuple » (p. 32), des avatars de la Résistance et « de la mort toujours présente qui n’est pas une bonne école de gouvernement » (p.125), du tempérament de Mendès-France (« s’il gouverne, c’est selon le mot de lord Curzon, par la personnalité » (p. 171), du M.R.P.: « pilier mais non ciment du régime » (p. 192), ou du comportement de la bourgeoisie à l’égard de ceux des siens qui ne réussissent pas: « Quand un de ses fils meurt socialement, la bourgeoisie enterre de nuit » (p. 258).
Des nombreux thèmes qui pourraient être retenus comme thèmes centraux de l’ouvrage, un des plus fondamentaux nous paraît être l’impossibilité française de gouverner alternativement, mais sans secousses, avec la gauche et avec la droite, parce que notre gauche est révolutionnaire et non réformiste et notre droite réactionnaire et non conservatrice. Ainsi « le roulis, en exagérant, met en péril l’équilibre même du navire » (p. 55), et cette mentalité est « un signe d’activité d’esprit plus que de sens politique: je me demande quelquefois si les pays bien gouvernés ne sont pas des pays où l’on pense peu » (p. 187). Siegfried insiste à maintes reprises sur cette importance du poids de la droite anticonstitutionnelle, qu’il s’agisse de la grande crise du régime républicain classique après les années 1930, de Vichy et de tout ce qu’il a fait ressurgir (les lecteurs de la Revue auront d’ailleurs trouvé ce chapitre dans notre dernier numéro de 1956) du gaullisme et du poujadisme lors des élections de 1951 et 1956.
On pourrait également citer, parmi les développements sur la période la plus récente, ceux qui concernent les diverses Résistances, par exemple le contraste entre l’esprit parlementaire revenu souffler à Alger et « l’esprit londonien initial » (p. 116), les contradictions de la « 3e Force », les problèmes majeurs qui divisaient l’Assemblée de 1951 et même chacun des parlementaires qui la composaient (p. 163), le style insolite du gouvernement Mendès-France (p. 171 et suivantes).
Par ses dimensions et par sa modestie volontaire, un pareil ouvrage ne se présente que comme une introduction à l’étude de la IVe République, après quoi le lecteur devrait se reporter à Philip Williams. Mais sa densité exigerait, pour une pleine assimilation de toutes ses intentions et de ses finesses, qu’il fût repris en conclusion de lectures plus approfondies et plus volumineuses. Les pédagogues savent bien que c’est là l’éloge toujours fait aux meilleurs enseignements d’initiation. »
Jacques CHAPSAL
André Siegfried – Андре Зигфрид (1875–1959), французский основоположник электоральной социологии, журналист, географ. После Освобождения, в октябре 1945 г., А. Зигфрид был избран во Французскую академию. Первый президент Национального фонда политических наук, созданного в 1945 г. Автор многочисленных работ по истории англо-саксонских стран, Франции времен Третьей и Четвертой республик, исследований по проблемам электоральной социологии. Главным трудом А. Зигфрида по электоральной социологии считается его монография 1913 г. «Политический облик (tableau) Западной Франции в годы Третьей республики».
Jacques Chapsal – Жак Шапсаль (1909–1990), историк и политолог, долгое время возглавлявший Институт политических исследований в Париже, одним из основателей которого он являлся. Главный труд Ж. Шапсаля – «Политическая жизнь в годы ІV Республики» (2 тома) – много раз переиздавался во Франции и не потерял своей актуальности и поныне.
Grasset – речь идет об издательстве «Грассе», основанном во Франции в 1907 г. Бернаром Грассе. В 1967 г. оно объединилось с издательством «Фаскель», а с 2001 г. вошло в состав медиагруппы «Лагардер». После Второй мировой войны Грассе, обвиненный в коллаборационизме, был вынужден прервать издательскую деятельность. В 1950 г. он вновь возглавил издательство, а в 1954 г. передал права на него издательству «Ашетт». Директором реорганизованного издательства вплоть до 1967 г. являлся его племянник Б. Прива.