Французский с Проспером Мериме. Кармен — страница 7 из 42

parole, f – речь, слово; pl /муз./ слова, текст; comprendre).

– Si je ne me trompe, lui dis-je (если я не ошибаюсь, – сказал я ему), ce n’est pas un air espagnol que vous venez de chanter (мелодия, которую вы только что спели, не испанская). Cela ressemble aux zorzicos, que j’ai entendue dans les Provinces (это похоже на сорсико, которые я слышал в Провинциях; entendre)2, et les paroles doivent être en langue basque (а текст /песни/, должно быть, на баскском языке).

– Oui, répondit don José d’un air sombre (да, – ответил дон Хосе с печальным видом; sombre – темный; мрачный; печальный).

Et, s’étant fait donner la mandoline, il chanta en s’accompagnant. Sa voix était rude, mais pourtant agréable, l’air mélancolique et bizarre; quant aux paroles, je n’en compris pas un mot.

– Si je ne me trompe, lui dis-je, ce n’est pas un air espagnol que vous venez de chanter. Cela ressemble aux zorzicos, que j’ai entendue dans les Provinces, et les paroles doivent être en langue basque.

– Oui, répondit don José d’un air sombre.

Il posa la mandoline à terre (он положил мандолину на землю), et, les bras croisés, il se mit à contempler le feu qui s’éteignait (и, скрестив руки, он принялся созерцать огонь, который догорал; croiser – скрещивать; croix, f – крест; s’éteindre – гаснуть; затухать; догорать), avec une singulière expression de tristesse (с каким-то особым выражением грусти; singulier – единственный; своеобразный). Éclairée par une lampe posée sur la petite table (освещенное лампой, стоявшей на столике), sa figure, à la fois noble et farouche, me rappelait le Satan de Milton (его лицо, одновременно благородное и свирепое, напоминало мне Сатану Мильтона; farouche – дикий, нелюдимый; суровый; свирепый). Comme lui peut-être, mon compagnon songeait au séjour qu’il avait quitté (как и он, мой спутник, может быть, думал о жилище, которое он покинул), à l’exil qu’il avait encouru par une faute (о ссылке, которой он подвергся из-за своей вины; exil, m; encourir; faute, f – ошибка; вина). J’essayai de ranimer la conversation (я попытался оживить разговор; ranimer – воскрешать; оживлять: «снова одушевлять»; animer – воодушевлять), mais il ne répondit pas, absorbé qu’il était dans ses tristes pensées (но он не ответил, поглощенный своими грустными мыслями; absorbé – занятый; absorber – всасывать; поглощать; pensée, f – мышление; мысль; penser – думать).

Il posa la mandoline à terre, et, les bras croisés, il se mit à contempler le feu qui s’éteignait, avec une singulière expression de tristesse. Éclairée par une lampe posée sur la petite table, sa figure, à la fois noble et farouche, me rappelait le Satan de Milton. Comme lui peut-être, mon compagnon songeait au séjour qu’il avait quitté, à l’exil qu’il avait encouru par une faute. J’essayai de ranimer la conversation, mais il ne répondit pas, absorbé qu’il était dans ses tristes pensées.

Déjà la vieille s’était couchée dans un coin de la salle (старуха уже легла спать в углу комнаты), à l’abri d’une couverture trouée tendue sur une corde (в укрытии из дырявого покрывала, растянутого на веревке; trouer – продырявливать; trou, m – дыра; tendre – натягивать; растягивать). La petite fille l’avait suivie dans cette retraite réservée au beau sexe (маленькая девочка последовала за ней в этот уголок, предназначенный для прекрасного пола; retraite, f – возвращение домой; убежище). Mon guide alors, se levant, m’invita à le suivre à l’écurie (тогда мой проводник, поднимаясь, пригласил меня пойти с ним: «последовать за ним» в конюшню); mais, à ce mot, don José, comme réveillé en sursaut (но при этих словах дон Хосе, словно внезапно проснувшись; réveiller – будить; en sursaut – внезапно, резко; sursaut, m – резкое движение, скачок, рывок), lui demanda d’un ton brusque où il allait (спросил у него грубым тоном, куда он направляется; brusque – внезапный; резкий, грубый).

– À l’écurie, répondit le guide (в конюшню, – ответил проводник).

– Pour quoi faire? les chevaux ont à manger (для чего: «для чего делать», у лошадей есть что поесть). Couche ici, monsieur le permettra (ложись здесь, сеньор это разрешит).

Déjà la vieille s’était couchée dans un coin de la salle, à l’abri d’une couverture trouée tendue sur une corde. La petite fille l’avait suivie dans cette retraite réservée au beau sexe. Mon guide alors, se levant, m’invita à le suivre à l’écurie; mais, à ce mot, don José, comme réveillé en sursaut, lui demanda d’un ton brusque où il allait.

– À l’écurie, répondit le guide.

– Pour quoi faire? les chevaux ont à manger. Couche ici, monsieur le permettra.

– Je crains que le cheval de monsieur ne soit malade (я боюсь, не больна ли лошадь сеньора; craindre); je voudrais que monsieur le vît (я бы хотел, чтобы сеньор ее посмотрел; voir): peut-être saura-t-il ce qu’il faut lui faire (может быть, он скажет, что нужно с ней сделать; savoir – знать).

Il était évident qu’Antonio voulait me parler en particulier (было очевидно, что Антонио хочет поговорить со мной наедине; particulier, m – частное; en particulier – особенно, в особенности; частным образом; наедине); mais je ne me souciais pas de donner des soupçons à don José (но я не был склонен вызывать подозрения у дона Хосе; se soucier – заботиться; se soucier de faire qch – быть склонным делать что-либо; souci, m – забота; soupçon, m), et, au point où nous en étions (и в том положении, в котором мы находились; point, m – точка; пункт; позиция), il me semblait que le meilleur parti à prendre était de montrer la plus grande confiance (мне казалось, что лучшим решением было проявить самое большое = полное доверие; prendre le parti – принять решение; parti, m – партия; решение; мнение).

– Je crains que le cheval de monsieur ne soit malade; je voudrais que monsieur le vît: peut-être saura-t-il ce qu’il faut lui faire.

Il était évident qu’Antonio voulait me parler en particulier; mais je ne me souciais pas de donner des soupçons à don José, et, au point où nous en étions, il me semblait que le meilleur parti à prendre était de montrer la plus grande confiance.

Je répondis donc à Antonio que je n’entendais rien aux chevaux (поэтому я ответил Антонио, что я ничего не понимаю в лошадях; entendre – слышать; понимать) et que j’avais envie de dormir (и что я хочу спать; envie, f – зависть; желание). Don José le suivit à l’écurie, d’où bientôt il revint seul (дон Хосе пошел за ним до конюшни, откуда он вернулся скоро один; suivre qn – следовать за кем-либо; revenir – возвращаться: «снова приходить»). Il me dit que le cheval n’avait rien (он мне сказал, что у лошади ничего нет = что с лошадью все в порядке), mais que mon guide le trouvait un animal si précieux (но что мой проводник считает ее таким драгоценным животным), qu’il le frottait avec sa veste pour le faire transpirer (что трет ее своей курткой, чтобы она вспотела: «заставить ее вспотеть»), et qu’il comptait passer la nuit dans cette douce occupation (и что он собирается провести ночь за таким приятным занятием; doux – сладкий; приятный; s’occuper – заниматься).

Je répondis donc à Antonio que je n’entendais rien aux chevaux et que j’avais envie de dormir. Don José le suivit à l’écurie, d’où bientôt il revint seul. Il me dit que le cheval n’avait rien, mais que mon guide le trouvait un animal si précieux, qu’il le frottait avec sa veste pour le faire transpirer, et qu’il comptait passer la nuit dans cette douce occupation.

Cependant je m’étais étendu sur les couvertures de mulets (тем временем я растянулся на ослиных попонах), soigneusement enveloppé dans mon manteau, pour ne pas les toucher (тщательно закутавшись в свой плащ, чтобы не прикасаться к ним). Après m’avoir demandé pardon de la liberté qu’il prenait de se mettre auprès de moi (извинившись за то, что он осмеливается лечь рядом со мной; liberté, f – свобода; смелость, вольность; prendre la liberté – осмелиться; se mettre – помещаться), don José se coucha devant la porte (дон Хосе лег у двери), non sans avoir renouvelé l’amorce de son espingole (заменив порох в своем мушкетоне; renouveler – обновлять, заменять новым; amorce, f – наживка, приманка; запальное устройство; пистон), qu’il eut soin de placer sous la besace qui lui servait d’oreiller (который он позаботился положить под свою котомку, которая служила ему подушкой). Cinq minutes après nous être mutuellement souhaité le bonsoir (через пять минут после того, как мы пожелали друг другу доброй ночи; mutuellement – взаимно; mutuel – взаимный; bonsoir – добрый вечер; soir, m – вечер), nous étions l’un et l’autre profondément endormis (мы оба крепко заснули; profondément – глубоко; крепко; profond – глубокий; s’endormir – засыпать).

Cependant je m’étais étendu sur les couvertures de mulets, soigneusement enveloppé dans mon manteau, pour ne pas les toucher. Après m’avoir demandé pardon de la liberté qu’il prenait de se mettre auprès de moi, don José se coucha devant la porte, non sans avoir renouvelé l’amorce de son espingole, qu’il eut soin de placer sous la besace qui lui servait d’oreiller. Cinq minutes après nous être mutuellement souhaité le bonsoir, nous étions l’un et l’autre profondément endormis.

Je me croyais assez fatigué pour pouvoir dormir dans un pareil gîte