Французский язык с Ш. Перро. Сказки Матушки Гусыни — страница 30 из 35

фея, которая находилась/оказалась при его рождении; trouver — находить) assura (уверяла) qu'il ne laisserait pas (что он не преминет; laisser — оставлять) d'être aimable (быть любезным, милым; aimable — достойный любви, устар.), parce qu'il aurait beaucoup d'esprit (потому что у него будет много ума/остроумия), elle ajouta même qu'il pourrait (она добавила даже, что он сможет), en vertu du don (в силу подарка) qu'elle venait de lui faire (который она только что ему дала: «сделала»), donner autant d'esprit (давать столько же ума) qu'il en aurait (сколько у него будет) à la personne (той особе) qu'il aimerait le mieux (которую он полюбит больше всего; aimer — любить). Tout cela consola un peu la pauvre reine (все это успокоило немного бедную королеву), qui était bien affligée (которая была весьма огорчена) d'avoir mis au monde un si vilain marmot (что родила столь гадкого малыша; mettre au monde — рождать: «помещать в мир»).


Il était une fois une reine qui accoucha d'un fils, si laid et si mal fait, qu'on douta longtemps s'il avait forme humaine. Une fée qui se trouva à sa naissance assura qu'il ne laisserait pas d'être aimable, parce qu'il aurait beaucoup d'esprit; elle ajouta même qu'il pourrait, en vertu du don qu'elle venait de lui faire, donner autant d'esprit qu'il en aurait à la personne qu'il aimerait le mieux. Tout cela consola un peu la pauvre reine, qui était bien affligée d'avoir mis au monde un si vilain marmot.


Il est vrai (правда) que cet enfant ne commença pas plus tôt à parler (что как только этот ребенок начал говорить; tôt — рано) qu'il dit mille jolies choses (как он наговорил тысячу премилых вещей), et qu'il avait dans toutes ses actions (и что он имел во всех своих поступках) je ne sais quoi de si spirituel (нечто столь умное, одухотворенное; spirituel — умный, духовный; savoir — знать; je ne sais quoi — я не знаю что= нечто), qu'on en était charmé (что /все/ были этим очарованы). J'oubliais de dire (я забыл сказать) qu'il vint au monde (что он появился на свет; venir au monde — рождаться: «приходитьвмир») avec une petite houppe de cheveux sur la tête (с маленьким хохолком волос на голове), ce qui fit (что явилось причиной: «что сделало») qu'on le nomma Riquet à la houppe (что его назвали Рике-с-хохолком), car Riquet était le nom de la famille (так как Рике было именем всего рода, фамилией).


Il est vrai que cet enfant ne commença pas plus tôt à parler qu'il dit mille jolies choses, et qu'il avait dans toutes ses actions je ne sais quoi de si spirituel, qu'on en était charmé. J'oubliais de dire qu'il vint au monde avec une petite houppe de cheveux sur la tête, ce qui fit qu'on le nomma Riquet à la houppe, car Riquet était le nom de la famille.


Au bout de sept ou huit ans (через семь или восемь лет) la reine d'un royaume voisin accoucha de deux filles (королева соседнего королевства родила двух девочек). La première qui vint au monde (первая, которая появилась на свет) était plus belle que le jour (была прекрасна, как день: «прекраснее дня»): la reine en fut si aise (королеве это было столь приятно), qu'on appréhenda (что опасались) que la trop grande joie (чтобы слишком большая радость) qu'elle en avait (которая у нее от этого была) ne lui fît mal (ей не сделала бы плохо = не была бы ей вредна).

La même fée (та же фея) qui avait assisté à la naissance du petit Riquet à la houppe (которая присутствовала при рождении маленького Рике с хохолком; assister — присутствовать) était présente (присутствовала: «была присутствующей»), et pour modérer la joie de la reine (и, чтобы умерить радость королевы), elle lui déclara (она ей объявила) que cette petite princesse n'aurait point d'esprit (что у этой маленькой принцессы не будет вовсе ума), et qu'elle serait aussi stupide (и что она будет настолько же глупа) qu'elle était belle (сколь она красива).


Au bout de sept ou huit ans la reine d'un royaume voisin accoucha de deux filles. La première qui vint au monde était plus belle que le jour: la reine en fut si aise, qu'on appréhenda que la trop grande joie qu'elle en avait ne lui fît mal.

La même fée qui avait assisté à la naissance du petit Riquet à la houppe était présente, et pour modérer la joie de la reine, elle lui déclara que cette petite princesse n'aurait point d'esprit, et qu'elle serait aussi stupide qu'elle était belle.


Cela mortifia beaucoup la reine (это ужасно огорчило королеву; mortifier — смертельно огорчать), mais elle eut quelques moments après (но у нее было некоторое время спустя) un bien plus grand chagrin (еще большее огорчение; chagrin, m — печаль), car la seconde fille (так как вторая девочка) dont elle accoucha (которую она родила) se trouva extrêmement laide (оказалась крайне некрасивой). «Ne vous affligez point tant (не сокрушайтесь так; s’affliger — сокрушаться), madame», lui dit la fée, «votre fille sera récompensée d'ailleurs (ваша дочь будет вознаграждена другими качествами; d'ailleurs — в другом месте), et elle aura tant d'esprit (у нее будет столько ума), qu'on ne s'apercevra presque pas (что почти не заметят = будет незаметно) qu'il lui manque de la beauté (что у нее недостает красоты).» — «Dieu le veuille (дай-то Бог: «Бог этого пусть хочет»), répondit la reine (ответила королева), «mais n'y aurait-il point moyen (но не имеется ли какой-либо возможности; moyen, m — средство) de faire avoir un peu d'esprit à l'aînée qui est si belle (дать: «заставить иметь» немного ума старшей, которая так красива)?»

— «Je ne puis rien pour elle (я не могу ничего для нее; pouvoir — мочь), madame, du côté de l'esprit (со стороны ума = что касается ума)», lui dit la fée (сказала ей фея), «mais je puis tout du côté de la beauté (но я могу все со стороны красоты), et comme il n'y a rien (и так как не имеется ничего) que je ne veuille faire pour votre satisfaction (чего я не хотела бы сделать для вашего удовлетворения), je vais lui donner (я собираюсь ей дать) pour don (в качестве подарка; don, m — дар) de pouvoir rendre beau (умение сделать красивым) qui lui plaira (того, кто ей понравится).»


Cela mortifia beaucoup la reine; mais elle eut quelques moments après un bien plus grand chagrin, car la seconde fille dont elle accoucha se trouva extrêmement laide. «Ne vous affligez point tant, madame», lui dit la fée; «votre fille sera récompensée d'ailleurs, et elle aura tant d'esprit, qu'on ne s'apercevra presque pas qu'il lui manque de la beauté.» — «Dieu le veuille», répondit la reine, «mais n'y aurait-il point moyen de faire avoir un peu d'esprit à l'aînée qui est si belle?» — «Je ne puis rien pour elle, madame, du côté de l'esprit», lui dit la fée, «mais je puis tout du côté de la beauté; et comme il n'y a rien que je ne veuille faire pour votre satisfaction, je vais lui donner pour don de pouvoir rendre beau qui lui plaira.»


A mesure que ces deux princesses devinrent grandes (по мере того, как эти две принцессы становились взрослыми; devenir — становиться), leurs perfections crûrent (их совершенства росли; croître) aussi avec elles (также вместе с ними), et on ne parlait partout que de la beauté de l'aînée (и везде только и говорили, что о красоте старшей), et de l'esprit de la cadette (и о разуме младшей). Il est vrai aussi (правда также) que leurs défauts (что их недостатки) augmentèrent beaucoup avec l'âge (увеличились намного с возрастом). La cadette enlaidissait à vue d'œil (младшая дочь дурнела на глазах; s’enlaidir — подурнеть; laid — некрасивый), et l'aînée devenait plus stupide de jour en jour (а старшая становилось все более глупой со дня на день). Ou elle ne répondait rien à ce qu'on lui demandait (или она не отвечала ничего на то, что у нее спрашивали), ou elle disait une sottise (или она говорила /какую-нибудь/ глупость). Elle était avec cela si maladroite (она была с этим = в этом отношении столь неловка) qu'elle n'eût pu ranger quatre porcelaines (что она не могла не расставить четыре фарфоровых посудины) sur le bord d'une cheminée (на каминной полке; cheminée, f — камин) sans en casser une (не разбив одну из них), ni boire un verre d'eau (ни выпить стакан воды) sans en répandre la moitié (не разлив половины) sur ses habits (на свою одежду, habit, m — одежда, устар.). Quoique la beauté soit un grand avantage (хотя красота — это великое достоинство; avantage, m — преимущество) chez une jeune femme (у молодой женщины), cependant la cadette l'emportait presque toujours sur son aînée dans toutes les compagnies (между тем младшая торжествовала почти всегда над своей старшей во всех компаниях = обществах; emporter — уносить, увозить; захватить с бою; l'emporter — взять верх; восторжествовать).


A mesure que ces deux princesses devinrent grandes, leurs perfections crûrent aussi avec elles, et on ne parlait partout que de la beauté de l'aînée, et de l'esprit de la cadette. Il est vrai aussi que leurs défauts augmentèrent beaucoup avec l'âge. La cadette enlaidissait à vue d'œil, et l'aînée devenait plus stupide de jour en jour. Ou elle ne répondait rien à ce qu'on lui demandait, ou elle disait une sottise. Elle était avec cela si maladroite qu'elle n'eût pu ranger quatre porcelaines sur le bord d'une cheminée sans en casser une, ni boire un verre d'eau sans en répandre la moitié sur ses habits. Quoique la beauté soit un grand avantage chez une jeune femme, cependant la cadette l'emportait presque toujours sur son aînée dans toutes les compagnies.