Михаил Юрьевич Лермонтов. Жизнь и творчество — страница 73 из 76

Voici, mon cher, maintenant le moment le plus critique pour vous, pour Dieu, rapellez vous autant que possible la promesse que vous m’avez faite avant de partir. Prenez garde de vous lier trop tôt avec vos camarades, connaissez les bien avant de le faire. Vous êtes d’un bon caractère, et avec votre coeur aimant vous serez pris tout d’abord; surtout évitez cette jeunesse qui se fait merveilles de toutes sortes de bravades, et une espèce de mérite de sottes fanfaronnades. Un homme d’esprit doit être au dessus de toutes ces petitesses; ce n’est pas là du mérite, tout u contraire, ce n’est bon que pour les petits esprits; laissez leur cela, et suivez votre chemin.

Pardon, mon cher ami, si je m’avise de vous donner, de ces conseils; mais ils me sont dictés par l’amitié la plus pure, et rattachement que je vous porte fait, que je vous désire tout le bien possible; j’espère que vous ne vous facherez pas contre dameprèchemorale, et que tout au contraire vous lui en saurez gré, je vous connais trop pour en douter.

Vous ferez bien de m’envoyer comme vous le dites, tout ce que vous avez écrit jusqu’à présent; vous êtes bien sûr, que je garderai fidèlement ce dépôt, que vous serez enchanté de retrouver un jour. Si vous continuez d’écrire, ne le faites jamais à l’école, et n’en faites rien voir à vos compagnons, car quelque fois la chose la plus innocente occasione notre perte. Je ne comprends pas, pourquoi vous recevez si rarement de mes lettres? Je vous assure que je ne fais pas la paresseuse, et que je vous écris souvent et longuement. Votre service ne m’empêchera pas de vous écrire comme à l’ordinaire, et j’adresserai toujours mes lettres à leur ancienne adresse; dites-moi, ne faudrait-il pas que je les mette au nom de grand-maman?

J’espère, que parce que vous serez à l’école, ce ne sera pas un empêchement pour que vous m’écriviez de vôtre coté; si vous n’aurez pas le temps de le faire chaque semaine, eh bien! dans deux semaines une fois; mais je vous en prie, n’allez pas me priver de cette consolation. Courage, mon cher, courage! ne vous laissez pas abattre par un mécompte, ne désespérez pas, croyez moi, que tout ira bien. Ce ne sont pas des phrases de consolation que je vous offre là, non, pas du tout; mais il y a un je no sais quoi, qui me dit que tout ira bien. Il est vrai que maintenant nous ne nous verrons pas avant deux ans; j’en suis vraiment désolée pour moi, mais… pas pour vous, cela vous fera du bien, peutêtre. Dans deux ans on a le temps de guérir et de devenir tout-à-fait raisonable.

Croyez-moi, je n’ai pas perdu l’habitude de vous deviner, mais que voulez-vous que je vous dise? Elle se porte bien, paraît assez gaie, du reste sa vie est tellement uniforme, qu’on n’a pas beaucoup à dire sur son compte; c’est aujourd’hui comme hier. Je crois que vous n’êtes pas tout-à-fait fâché de savoir, qu’elle mène ce genre de vie, car elle est à l’abri de toute épreuve; mais pour mon compte, je lui voudrais un peu de distraction, car, qu’est-ce que s’est que cette jeune personne dandinant d’une chambre à l’autre, à quoi une vie comme celle-là mènera-t-elle? à devenir un être nul, et voilà tout. Eh bien! Vous ai-je deviné? est-ce là le plaisir que vous attendiez de moi?

.....................................................................

Il ne me reste tout juste de place, que pour dire adieu à mon gentil hussard. Comme j’aurais voulu vous voir avec vôtre uniforme et vos moustaches. Adieu, mes soeurs et mon frère vous saluent. Mes respects à grand-maman.

Письмо А. Верещагиной к Лермонтову

(К стр. 237)


Fedorovo, 18 d’Août (1835).

Mon cher cousin.

C’est après avoir lu pour la troisième fois vôtre lettre, et après m’être bien assurée, que je ne suis pas sous l’influence d’un rêve, que je prends la plume pour vous écrire. Ce n’est pas que j’aie peine à vous croire capable d’une grande et belle action, mais écrire trois fois, sans avoir au moins trois réponses – savez-vous, que c’est un prodige de générosité, un trait sublime, un trait à faire pâlir d’émotion? – Mon cher Michel, je ne suis plus inquiette de votre avenir – un jour vous serez un grand homme.

Je voulais m’armer de toutes mes forces, désir et volonté, pour me fâcher sérieusement contre vous. Je ne voulais plus vous écrire, et vous prouver par là, que mes lettres peuvent se passer de cadre et de verre, pourvu qu’on trouve du plaisir à les recevoir. – Mais trêve là dessus; vous êtes repentant – je jette bas mes armes et consens à tout oublier.

Vous êtes officier, recevez mes compliments. C’est une joie pour moi d’autant plus grande, qu’elle était inattendue. Car (je vous le dis à vous seul) je m’attendais plus tôt à vous savoir soldat. Vous conviendrez vous-même que j’avais raison de craindre et si même vous êtes deux fois plus raisonnable que vous ne l’étiez avant, vous n’êtes pas encore sorti du rang des polissons… Mais c’est toujours un pas, et vous ne marcherez pas à reculon, je l’espère.

Je m’imagine la joie de grande-maman; je n’ai pas besoin de vous dire que je la partage de tout mon coeur. Je ne compare pas mon amitié à un puits sans fond, vous me????’en croirez que mieux. Je ne suis pas forte en comparaisons, et n’aime pas à tourner ies choses sacrées en ridicule, je laisse cela à d’autres. – Quand viendrez-vous à Moscou?

..............................................

Quand au nombre de mes adorateurs, je vous le laisse à deviner, et comme vos suppositions sont toujours impertinantes, je vous entends dire, que je n’en ai pas du tout

..............................................

A propos de votre idéal. Vous ne me dites rien de vos compositions. J’espère que vous écrivez toujours, je pense que vous avez des amis qui les lisent et qui savent en juger mieux, mais je vous garantis d’en trouver, qui les liront avec plus de plaisir. Je m’attends qu’.après cette sérieuse exhorde, vous me composerez un quatrain pour ma nouvelle année.

Pour votre dessin, on dit que vous faites des progrès étonnants, et je le crois bien. De grâce, Michel, n’abandonnez pas ce talent’, le tableau que vous avez envoyé à Alexis et charmant. Et votre musique? Jouez-vous toujours l’ouverture de la muette dePortici, chantez-vous le duo de Semiramis de fameuse mémoire, le chantez-vous comme avant, à, tue tête, et à perdre le respiration? ..............................................

Nous déménageons pour les 15 Semtembre, vous m’adresserez vos lettres dans la maison Guédéonoif, près du jardin du Kremlin. – De grâce écrivez moi plus vite, maintenant vous avez plus de temps, si vous ne l’employez pas à vous regarder dans une glace; ne le faites pas, car votre uniforme d’officier finira par vous ennuyer, comme tout ce que vous voyez trop souvent, c’est dans votre caractère.

Si je n’avais pas envie de dormir, je vous aurais parlé de tout cela – mais impossible. Mes respects, je vous prie à grand-maman. Je vous embrasse de tout mon coeur.

Alexandrine W.

Приложение IV

(К стр. 275)

Объяснение Губернского секретаря Раевского о связи его с Лермонтовым и о происхождении стихов на смерть Пушкина

Бабка моя, Киреева, во младенчестве воспитывалась в доме Столыпиных, с девицею Е. А. Столыпиною, впоследствии по муже Арсеньевою (дамою 64-х лет, родною бабушкою корнета Лермонтова,автора стихов на смерть Пушкина).

Эта связь сохранилась и впоследствии между домами нашими, Арсеньева крестила меня в г. Пензе в 1809 году и постоянно оказывала мне родственное расположение, по которому – и потому что я, видя отличные способности в молодом Лермонтове, коротко с ним сошелся – предложены были в доме их стол и квартира.

Лермонтов имеет особую склонность к музыке, живописи и поэзии, почему свободные у обоих нас от службы часы проходили в сих занятиях, в особенности последние 3 месяца, когда Лермонтов по болезни не выезжал.

В Генваре Пушкин умер. Когда 29 или 30 дня эта новость была сообщена Лермонтову с городскими толками о безыменных письмах, возбуждавших ревность Пушкина и мешавших ему заниматься сочинениями в октябре и ноябре (месяцы, в которые, по слухам, Пушкин исключительно сочинял) – то в тот же вечер Лермонтов написал элегические стихи, которые оканчивались словами:

«И на устах его печать».

Среди их слова: не вы ли гнали его свободный чудный дар – означают безыменные письма – что совершенно доказывается вторыми двумя стихами:

«И для потехи возбуждали

Чуть затаившийся пожар».

Стихи эти появились прежде многих и были лучше всех, что я узнал из отзыва журналиста Краевского, который сообщил их В. А. Жуковскому, князьям Вяземскому, Одоевскому и проч. Знакомые Лермонтова беспрестанно говорили ему приветствия и пронеслась даже молва, что В. А. Жуковский читал их Его Императорскому Высочеству Государю Наследнику и что Он изъявил высокое Свое одобрение.

Успех этот радовал меня, по любви к Лермонтову, а Лермонтову вскружил, так сказать, голову – из желания славы. Экземпляры стихов раздавались всем желающим, даже с прибавлением 12 [16] стихов, содержащих в себе выходку противу лиц не подлежащих Русскому суду – дипломатов и иностранцев, а происхождение их есть, как я убежден, следующее:

К Лермонтову приехал брат его камер-юнкер Столыпин. Он отзывался о Пушкине невыгодно, говорил, что он себя неприлично вел среди людей большого света, что Дантес обязан был поступить так, как поступил. Лермонтов, будучи, так сказать, обязан Пушкину известностью – невольно сделался его партизаном и по врожденной пылкости повел разговор горячо. Он и половину гостей доказывали, между прочим, что даже иностранцы должны щадить людей замечательных в государстве, что Пушкина, несмотря на его дерзости, щадили два Государя, и даже осыпали милостями, и что затем о его строптивости – мы не должны уже судить.