Сочинения. Том 3 — страница 87 из 88

Leide, ce 14 septembre 1811.

(Пункты; 2, 3 и 4).

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La ville de Leide n’a jamais pu être dite ville commerçante, ses richesses ont consistées en ses fabriques et manufactures, dont il se faisait un débit très considérable chez l’étranger. Avant la dernière guerre on comptait encore ici au delà de vingt fabriques de draps; au delà de vingt-neuf autres fabriques en laine, comme de serge de cadix, de cordelas, etc… les fabriques de tissus mélangés, soit de coton et de laine, soit de lin et de laine, n’étaient pas moins florissantes, ils s’en trouvaient bien au delà de dix; pour des tissus en simple soie on trouvait 3 ou 4 métiers; vu la grande quantité de fabriques de draps on conçoit aisément que le nombre des teinturleries était en proportion aussi très considérable, on en évaluait le nombre à quatorze; il y avait aussi 3 chapelleries, 10 tanneries et 3 corroyeries. Dans ce temps on distillait aussi beaucoup de liqueurs, il se trouvait dans cette ville vingt-trois brasseries, six brulleries, etc….

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De toutes les villes de Hollande, Leide a peut-être souffert le plus depuis quelques temps; plusieurs causes semblent concourir à ruiner ses fabriques. La guerre ayant suspendu la navigation, toute exportation aux grandes et petites Indes, au Levant et en général toute exportation par mer a cessée. La difficulté de se procurer les matières premières, les entraves de la Douane, enfin l’importation des manufactures allemandes, toutes ces causes sont très nuisibles aux fabriques leur ruine entraîne aussi avec elle nécessairement la décadence de la ville; non seulement ses richesses sont perdues, mais sa population est extrément diminuée, un grand nombre d’ouvriers qui pourvoyaient autrefois honnêtement à leur subsistance ne peuvent plus trouver de l’ouvrage; de là un grand nombre a quitté la ville, les autres sont restés à la charge des hospices de charité et des bureaux de bienfaisance. On pourra juger combien les fabriques sont déchues en confrontant le nombre des fabriques avant la guerre actuelle, avec les fabriques qui se trouvent présentement ici… Les fabriques de draps sont réduites à cinq, les teintureries à quatre, celles de tissus de coton et de laine, ou de lin et de laine à huit.

Les fabriquants de ces étoffes en ont encore pour plus de 600.000 francs dans leurs magasins; on attribue la stagnation de ces fabriques aux entraves des droits, des passeports, certificats, etc… Les métiers de simple soie qui se trouvaient ici ont cessé entièrement. — On compte encore ici 9 tanneries, 3 corroyeries, 2 chapeleries, cependant elles sont peu florissantes vu la difficulté de se procurer les matières premières, qui viennent de l’étranger et les entraves qu’on met à l’exportation, mais rien n’a subi une plus grande diminution que les brasseries et les brûleries; les brasseries sont réduites de 23 à 2; les brûleries de 6 à deux. On attribue princte paiement la décadence des brasseries aux importations des bières étrangères, à la difficulté d’en envoyer ailleurs et au décroissement de la population.

Quelque funeste qu’ait été la guerre dans ses suites pour Leide, on doit cependant convenir qu’elle a servi à réveiller l’industrie, la prohibition de manufactures anglaises a engagé plusieurs fabriquants à faire différents essais, on a réussi à faire des étoffes connues sous le nom de cal-mucs, de camelots, de flanelle, etc. qui rivalisent avec les étoffes anglaises. Il serait à souhaiter qu’on put rendre plus difficile l’importation de ce genre d’étoffes, qui nous viennent aussi d’Allemagne.

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D’après les considérations énoncées ci-dessus, il est clair que les vœux sont, qu’une paix générale procure une navigation et un commerce libre dans toutes les parties du monde. Cependant jusqu’à l’heureuse époque où Sa Majesté daignera l’accorder aux ennemis, il y aurait encore plusieurs moyens d’encourager l’industrie et de rendre à cette ville une partie de son ancien éclat; ce qu’on désire surtout, c’est d’être réuni totalement à la France, d’avoir les mêmes avantages que les autres sujets de Sa Majesté; qu’on puisse jouir d’une circulation libre de toutes entraves, dans tontes l’étendue de l’Empire, afin qu’on puisse se procurer plus aisément les matières premières indigènes et répandre et transporter nos manufactures dans l’Empire. Il y aurait aussi un grand avantage pour cette ville en facilitant les exportations chez l’étranger, sur le continent, et en empêchant sévèrement qu’on importât des manufactures, fabriquées chez l’étranger.

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Нац. арх.

F12 1621a

14 февраля 1812 г..

Rapport à l’Empereur (министра внутренних дел).

Situation des principales Manufactures de l’Empire

Le 14 février 1812.

Sire,

Au mois de novembre dernier, le Ministre de l’Intérieur eut l’honneur d’entretenir Votre Majesté de la situation des principales manufactures de l’Empire. Si cette situation comparée à ce qu’elle étoit trois mois auparavant présentoit des résultats d’un certain intérêt, elle s’est depuis améliorée d’une manière assez remarquable. La presque généralité des manufactures ont repris une activité qu’on a espoir de voir augmenter encore. Celles de soye marchent, notamment à grands pas, vers leur ancienne prospérité. Comme elles inspirent un grand intérêt, puisque la totalité de la matière première qu’elles employent se récolte dans les Etats de Votre Majesté, j’ai pensé qu’elle entendroit avec plaisir des détails particuliers à leur sujet.

Au mois de novembre dernier, on ne comptait à Lyon que 8000 métiers battant: ce nombre s’est bien accru, il est aujourd’huy de 9615. Quoique le Préfet m’ait écrit qu’un état de choses aussi satisfaisant ne se soutiendroit pas, j’ai des raisons de croire qu’il y a de l’exagération dans ses craintes. Les relations d’affaires de Lyon avec l’Allemagne ont repris leur cours ordinaire, et comme ce pays est celui qui tire le plus de soyeries, la consommation qui dans les premiers mois de 1811 avoit été momentanément interrompue ne peut que se maintenir si elle n’augmente pas. J’ajoute que la ville de Lyon en ayant 9615 métiers battans, se trouve dans une situation qui laisse peu à désirer. Dans les temps de sa plus grande prospérité, et lorsqu’elle n’avait pas à soutenir la concurrence de plusieurs fabriques qui se sont établies à l’etranger, elle en a eu rarement eu activité de pins de 15 à 16.000.

Les renseignements qui me sont parvenus sur les fabriques de Turin, de Florence, de Gênes, de Tours, des Dép-ts de Vaucluse, de la Roër, de l’Hérault et du Gard, ne sont guère moins satisfaisants.

Au mois d’octobre dernier il ne se trouvoit à Turin que 499 métiers, battans. 11 y en avoit 609 au 1-er janvier. Dans le compte que le Ministre de l’Intérieur a rendu à Voire Majesté, la ville de Florence ne figure que pour 1230 métiers. Dans le courant du Trimestre d’octobre, ce nombre s’est augmente de 56. La situation des fabriques de Gênes et de Tours s’améliore aussi. Il en est de même de celles qui se trouvent dans le Dép. de l’Hérault. Au mois de juillet en n’occupoient que 881 métiers; elles en occupent maintenant 907. L’état de celle d’Avignon est moint satisfaisant. Au mois d’août, elle avoit en activité 1228 métiers. Ce nombre n’est plus, que de 1150. Si l’on remarque ici une diminution, partout ailleurs il y a. amélioration. Au mois de septembre dernier, on ne comptoit à Cologne, à Clèves et à Crevelt que 4337 métiers battans. Il y en a eu 4342 d’occupés pendant le mois de décembre. C’est surtout à Nismes que l’amélioration a été sensible. Votre Majesté a vu dans la note que j’ai eu l’honneur de mettre sous ses yeux le 24 du mois dernier que 135 métier démontés avoient été remis en activité pendant le mois de décembre. Ce qui porte à 955 le nombre de ceux qui ont travaillé et à 2865 le nombre des ouvriers occupés. De ces détails, on doit conclure que l’industrie dont la sove est le principe est dans une situation beaucoup plus satisfaisante qu’elle ne l’a été depuis longtemps. J’aurois désiré de pouvoir en dire autant de celle qui s’exerce sur les cotons, mais si l’état de cette industrie ne s’est pas amélioré, du moins n’a-t-il pas empiré dans les villes de Rouen, de Lille, de Roubaix, de Tarare, d’Amients et de S.-Quentin où elle a principalement lieu. Je ne parlerai point ici des fabriques qui travaillent pour le service des armées de terre et de mer; il est évident que leur activité n’a pu que s’accroitre par suite des commandes que leur ont faites les départements de la guerre et de la marine. Les fabriques de lainages, de toiles et de cuirs continuent à être florissantes, établissant des produits pour la consommation journalière de toutes les classes de la société, elles souffrent ordinairement peu des circonstances politiques. C’est une remarque qu’on, a été porté de faire lors de la dernière crise. Celles de coton et de soye parurent anéanties tandis que les autres ne perdirent que momentanément une partie de leur activité.

Je désire que ces détails remplissent les vues de Votre Majesté.

XXI

Нац. арх.

F12 1621a (1813).

Note à Sa Majesté sur la situation de l’industrie et notamment sur celle des principales manufactures de soye, de laine, de coton, de chanvre et lin et sur les résultats de la fabrication de l’indigo-pastel et du sucre de betterave en 1812–1813.

Fabriques de draps, et de toiles de chanvre et de lin.

Sa Majesté avoit déjà remarqué qu’au 1 janvier dernier, nos manufactures dont les travaux avoient été beaucoup ralentis par l’effet de la rise qu’éprouva le commerce en 1811, avoient repris une grande partie de leur activité. Depuis, cet état de choses s’est encore améliorée. Sa Majesté ne lira pas sans intérêt quelques détails sur la situation de nos principales fabriques. Celles de draps jouissent dans ce. moment d’une très-grande prospérité, en général, elles se ressentent peu des contre coups occasionnés par les événements politiques. Il en est de même des manufactures de toiles de chanvre et de lin. Les unes et les autres établissent des produits qui sont si l’on peut s’exprimer ainsi, de première nécessité. Ils se consomment en grande partie dans l’intérieur. La guerre diminue peu l’exportation de ce qui est vendu à l’étranger. Si la mer n’est pas libre alors les transports se font par terre, et c’est ce qui a lieu pour les draperies que nous envoyons dans le Levant. On les expédie ou par l’Allemague ou par les provinces Illyriennes.