Вот мы опять обречены на переписку. Правда ли, что едва три недели тому назад я был с вами? Или это был только сон? — Если бы я мог поскорее заснуть опять! — Простите, любезнейший папинька, простите, любезнейшая маминька, поцелуйте за меня Дашиньку и ее ребенка и передайте самый сердечный привет ее мужу. Ф. Т.
Тютчевым И. Н. и Е. Л., 1/13 ноября 1837*
Turin. Ce 1/13 novbre 1837
Chers papa et maman. Vous devez, je suppose, avoir reçu à l’heure qu’il est la première lettre que je vous ai écrite d’ici* et j’espère que cette lettre vous aura complètement tranquillisé sur mon compte. Encore une fois pardon des inquiétudes que j’ai pu vous avoir causées. Me voilà depuis bientôt un mois à Turin, et ce temps a suffi pour me permettre de me former une opinion probablement définitive sur son compte. — Comme poste, comme service, comme gagne-pain, en un mot, Turin est certainement un des meilleurs postes qu’il y ait. D’abord, pour ce qui est des affaires il n’y en a pas. Obrescoff est vis-à-vis de moi d’une amabilité qui ne laisse rien à désirer — et pour ce rapport je ne saurais lui faire une réparation assez éclatante des préventions que j’avais commis contre lui sur la foi de la médisance publique. Le traitement de la place sans être considérable est pourtant de 8000 roubles. Et quant aux prix d’ici, ils sont tels qu’avec le double de cette somme un ménage à la rigueur peut se tirer d’affaire. De plus, j’ai pour l’automne prochain la perspective de rester ch
Ce matin, au moment où j’écrivais ceci, un homme est entré dans ma chambre qui m’a remis de votre part un paquet de livres russes et votre lettre du 24 septembre. Grand merci pour l’un et pour l’autre. Quant aux inquiétudes exprimées dans votre lettre sur mon arrivée tardive à Turin, je crois déjà vous avoir suffisamment rassurés à ce sujet.
Maintenant laissez-moi vous parler de ce qui me préoccupe à l’exclusion de toute autre chose au monde, et cela, je puis bien le dire avec véritéà chaque instant de la journée. C’est de ma femme que je veux vous parler. J’ai appris par une lettre que j’ai reçue d’elle il y a une dizaine de jours sa résolution définitive de passer l’hiver à Pétersbourg. Certes, c’était là pour elle, aussi bien que pour moi, une dure, bien dure nécessité, plus dure et plus cruelle, que moi, je ne puis le dire, ni que qui que ce soit au monde peut l’imaginer. Mais il n’y avait pas à balancer. Il y aurait la folie évidente, faible de santé, comme elle est, et avec trois enfants sur les bras, d’entreprendre un pareil voyage dans cette saison. Elle a donc bien fait de rester. Je l’approuve et remercie tous ceux qui le lui ont conseillé. Maintenant, pour ce qui me concerne, il n’y a qu’une seule chose qui puisse adoucir un peu pour moi l’amertume de la séparation. C’est la certitude de la savoir à Pétersbourg le moins mal possible. C’est pourquoi, chers papa et maman, je vous la recommande encore une fois et cela avec les plus vives instances. Il serait inutile de chercher à vous expliquer de quelle nature sont mes sentiments pour elle. Elle les connaît et cela suffit. Laissez-moi vous dire seulement ceci: c’est que le moindre petit bien qui lui sera fait, aura cent fois plus de valeur à mes yeux que les plus grandes faveurs perpétuelles qui pourraient m’être accordées. Voilà ce que j’ai décidé relativement à son entretien pour le temps qu’elle a à passer à P<étersbourg>, et je vous saurai un gré infini si vous consentez à y souscrire…
Si elle attend pour venir me rejoindre le retour de la navigation, il faut compter qu’elle ne pourra guères partir avant les derniers jours du mois de mai. C’est donc, à compter du 1er décembre, six mois entiers. Papa a eu la bonté de lui avancer la somme de 1600 r
Dans la lettre que je lui ai écrite hier, j’ai oublié de lui recommander une chose qui est de quelque intérêt pour moi, et je vous serai fort obligé, si vous vous chargiez de lui en parler.
Je désire qu’aussitôt qu’elle apprendra l’arrivée à Pétersb
Cette lettre, chère maman, maintenant que la navigation est fermée et les chemins détestables, n’arrivera que peu de jours avant votre fête et celle de ma fille*. Embrassez-la pour moi et bénissez-la. L’idée de vous savoir tous réunis — tous les êtres que j’aime le mieux au monde, réunis et parlant quelquefois de moi — cette idée est la seule qui me console par moments de mon isolement actuel. Mais d’autrefois elle fut que je ne le sens que plus vivement. Comment se porte Dorothée et son enfant? Mille amitiés à Ник<олай> В<асильевич>.
Et Nicolas, que fait-il? Vous écrit-il? Viendra-t-il cet hiver vous voir? Ah, si lui encore devait venir compléter la réunion — alors — mais quoi alors? Je n’en resterai pas moins à Turin avec un peu plus de peine et de tristesse et d’envie. Mais j’y resterai.
Mille amitiés à tous ceux qui se souviennent de moi.
Жуковский est-il de retour?* pas encore, probablement. Mais dès qu’il sera revenu, tâchez de vous rapprocher de lui, à mon intention, et recommandez aussi à Nelly de faire sa connaissance et de la cultiver.
Je ne m’aperçois en finissant que je ne vous ai presque rien dit de la vie que je mène ici. Mais c’est par la raison qu’il n’y a rien à en dire. Le matin je lis et me promène. La contrée est magnifique aux environs de Turin et la saison est encore belle. Tous les jours un ciel bleu — et il y a encore des feuilles aux arbres. Puis je dîne chez Obres
J’ai fait quelques connaissances d’avec le corps dip
Скажите, для того ли родился я в Овстуге, чтобы жить в Турине? Жизнь, жизнь человеческая, куда какая нелепость! Ох, простите — целую ваши ручки от всего сердца. Ф. Тютчев