*, и, поздравляя вас и их с наступающим Новым годом, с искренним желанием всех благ, пребуду навсегда с душевным почтением и преданностию, милостивая государыня тетушка, ваш покорный племянник Ф. Тютчев.
Тиршу Ф. В., 20 января/1 февраля 1830*
Munic. Ce 1er février
Monsieur,
Vous aurez bien certainement remarqué dans les deux derniers Nos de la Gazette Universelle* l’incroyable article, tiré du Journal de Smyrne. C’est, j’en conviens, la plus grossière insulte qui ait jamais été faite au bon sens du public. Mais puisque la Gazette Universelle a cru devoir la reproduire dans son entier et avec une sorte de complaisance, c’est à vous qu’il appartient, Monsieur, à vous qui avez noblement associé votre nom aux destinées de la Grèce, de prendre encore une fois en mains les intérêts d’une cause qu’on outrage aussi indignement, en les dénaturant. Qu’un parti, enneminé de tout ce qu’il y a de bon et d’honorable dans la nature de l’homme, ait cherché par tous les moyens possibles, per fas et nefas, par la force et l’astuce, par la foi des traités et la mauvaise foi à perdre, à assassiner la malheureuse Grèce, cela se conçoit, puisque c’était dans ses intérêts, et qu’on sait de reste que l’intérêt, le plus vil, le plus sordide intérêt, est la seule règle, le seul mobile de ce parti. Mais que déjoué dans ses calculs, paralysé dans ses projets par une Puissance Supérieure, l’assassin, désespérant de venir à bout de sa victime, veuille à présent se faire passer pour son protecteur, sauf à faire passer le protecteur véritable pour l’assassin — voilà qui est trop fort*. Et l’opinion publique se manquerait à elle même, si par ses organes avoués elle ne repoussait de toute l’énergie de son indignation un semblable outrage, fait à la décence publique*.
Agréez, Monsieur, l’assurance de la considération tr<ès> distinguée de v
Tutchef.
Мюнхен. 1-ое февраля
Милостивый государь,
Вы, конечно, заметили в двух последних номерах «Allgemeine Zeitung»* возмутительную статью, извлеченную из «Journal de Smyrne». Признаюсь, это самое грубое оскорбление, которое когда-либо наносилось общественному здравому смыслу. Но поскольку «Allgemeine Zeitung» сочла нужным перепечатать ее полностью и с известным сочувствием, именно вам, милостивый государь, вам, благородно связавшему свое имя с судьбами Греции, надлежит снова взять в свои руки защиту интересов, извращение коих равносильно их самому бесстыдному попранию. Что партия, от роду враждебная всему доброму и честному в природе человеческой, попыталась всеми возможными способами, per fas et nefas,[3] силой и хитростью, соблюдением договоров и нарушением их, погубить несчастную Грецию — это понятно, ибо это было в ее интересах, а ведь известно, что интерес, самый низменный, самый гнусный интерес — единственное правило, единственный двигатель этой партии. Но что обманутый в своих расчетах, остановленный в своих поползновениях Высшей Силой, отчаявшийся доконать свою жертву убийца пытается теперь прикинуться ее покровителем с тем, чтобы выдать истинного покровителя за убийцу, — вот это уже слишком*. И общественное мнение изменило бы самому себе, если бы в своих признанных печатных органах не ответило со всею силою негодования на подобную пощечину общественному благоприличию*.
Примите, милостивый государь, уверения в глубочайшем уважении вашего смиреннейшегои покорнейшего слуги
Тютчева.
Тютчеву Н. И., 20 мая/1 июня 1832*
Рукой Эл. Ф. Тютчевой: Munich. Ce 1 juin 1832
Je suis la main de Théodore, mon cher Nicolas; voilà plusieurs jours qu’il veut vous écrire et les grandes affaires ne lui laissent pas un moment. Faute de mieux je m’en vais donc répondre à l’aimable lettre qui nous promet votre arrivée et vous dire ce qui se passe chez nous.
Mon ami, je ne vous dirai pas la grande joie que nous avons de vous revoir enfin*, depuis longtemps nous le désirions tant! — Vous le savez, Théodore a absolument besoin de vous de distance en distance pour se refaire. Ces derniers temps surtout il était souvent malade et partant triste et mélancolique. Vous savez le distraire, le remonter, moi, je ne sais bêtement qu’être triste avec lui. Aussi que de fois je soupirais après vous, bien avant d’apercevoir la possibilité de voir mon désir se réaliser. — Venez donc, mon frère; vous êtes le très bien venu, ne vous laissez de grâce empêcher par aucune considération, car c’est un hasard fortuné qu’il ne faut pas laisser échapper. J’ai même la conviction que la Providence vous envoie à nous, pour nous aider et secourir dans tous les troubles et incertitudes qui nous submergent.
Je pense que vous savez que Potemkine est rappelé, qu’il doit aller à la Haye*, que le Pr
D’abord on avait cru que Krüdener* devait aussi avoir un avancement et être nomméà la place de Meindorf*à Vienne, mais cette nouvelle ne se constate pas; donc aucun espoir d’avancement pour Théodore. — Il y a une chose pourtant: d’après la lettre du Comte Nesselrode à Potemkine, de plus d’après des nouvelles indirectes, le poste de la Haye, donnéà Potemkine, ne serait pas à considérer comme une disgrâce, mais bien comme une marque de confiance particulière que l’on voulait lui donner. Cependant Potemkine avant de recevoir l’annonce officielle de la chose, sur le bruit qui en a couru, avait écrit à Nesselrode, pour lui dire qu’un tel arrangement ne lui convenait pas du tout. Or depuis nous avons appris que les choses en étaient au point où on ne les fait plus rétrograder, le poste de Gagarine à Rome donnéà Gourieff* et tout si bien enclavé l’un dans l’autre que le pauvre Potemkine ne s’en tirera guères. — Il désire, comme vous le pensez, que Théodore reste auprès de lui; cela ne se pourrait que si on lui accordait la place de premier secrétaire à la Haye; dans ce cas je conviens que ce serait trop avantageux pour refuser, mais, d’un autre côté, nous en aurions bien de désagrément. Quelle mer à boire! je n’y pense qu’en tremblant. Sur ce il y a tant de choses à dire que je n’ai pas le courage d’entamer ce chapitre; venez, car il faudra beaucoup parler, venez bientôt, car tout cela pourra devenir pressant, et si avant que vous ne puissiez quitter Vienne il se trouve quelque expédition de courrier de ce côté, T
Anna* vous fait ses compliments, elle me demande: «Was ist das für ein Nicolas, er thut mir doch nichts?» — et je lui ai juré que non, mais que vous lui apporteriez une poupée et des bonbons; jugez si elle vous attend avec impatience. Encore une fois, venez vite, sans quoi ma sœur*, qui veut aller faire un séjour de campagne, ne vous verrait plus, ce dont elle serait très fâchée, — et puis ne vous effrayez pas, mon ami, vous nous trouverez dans la maison Kirchmayer sur le Carolinenplatz où logeait ci-devant l’oncle Nicolas* et plus tard les Kiréefsky*, mais tout a été blanchi et nettoyé. — Adieu, à revoir bientôt, en joie et santé! Nelly
Рукой Тютчева:
Votre bonne nouvelle, mon cher Nicolas, m’a fait grand plaisir, mais ne m’a point surpris. Depuis longtemps j’y comptais. Car j’avais trop besoin de vous voir et de vous consulter, pour ne pas espérer du sort qu’il aurait la complaisance d’arranger les choses de manière à ce que ce vœu pût se réaliser. D’ailleurs il me devait ce dédommagement pour la contrariété qu’il me suscite. Quand je dis le sort, c’est toute autre chose que je devrais dire. Potemkine est nomméà la Haye. C’est un des plus grands désagréments qui pouvaient m’arriver. Malgré tout le bien qu’on dit du Prince Gagarine il ne remplacera jamais pour moi Potemkine. On passerait au tamis toute la diplomatie de S M